Je dépose le bouquet de roses sur ton pallier
et prends le premier pont profiter du coucher
le soleil est sensible à ce genre de surprises
plus longtemps que prévu il reste suspendu.

Dans l’aven des couleurs le bouquet est trempé
baigné dans une eau claire un orchestre se prépare
quand chaque tige trouve sa note et délie toute la gamme
de couleurs les pétales donne un concert privé.

Tu as fait connaissance de chaque fleur une par une
que j’ai vu s’épanouir comme toi à son réveil
être plus belle chaque jour messagère du désir
de t’accompagner loin la beauté est chemin.

Ce jour où nez à nez nous tombons l’une sur l’autre
l’étoile a su trouver la luminosité
vers laquelle toi et moi nous sentions attirée
comme une belle transparence ce moment d’évidence.

Terre et mer allégées en matière de vivant
nous trouvons l’équilibre dans un coin de ciel libre
et posons nos questions ouvertes sur l’aventure
d’un horizon montrée sur la corde d’amour.

Dans l’élan de sa course gros plan au ralenti
l’étoile file pas peu fière un regard en arrière
derrière l’église la place devient une petite plage
pleine des délices le Sud s’ouvre droit devant nous.

Photo : Nicolas de Staël, « Sicile », 1954.

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