il m’en aura fallu du vent dans les cheveux

et des vagues d’eau salée pour cracher mes poumons

du temps oui du temps

tellement de temps que je ne peux plus en parler

le temps pour habituer mes yeux éblouis

à tant de beauté 

trop

même le soleil pâlit

ce ravissement

on m’en aura voulu d’utiliser toujours

les formules consacrées pour dire les sacro-saintes 

choses dont on entend parler encore 

et à tort 

alors quand tous les mots seront morts d’avoir dit

toutes les formules récitées par coeur 

oui sans peur

et tous les codes à quatre chiffres décryptés

il ne restera plus pour ne pas te répondre 

que la poésie

Photo : Pablo Picasso, « Femme assise au chapeau jaune et vert », 1962.

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8 réflexions sur “Le pain, la pomme et les poèmes #59

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