on ne peut pas mourir sans avoir existé
demain la foudre frappera pas aujourd’hui
d’abord la pluie le froid la chaleur le soleil
et la lumière et le regard et puis les rires
ce n’est rien pas assez peut-être trop
déjà
d’ici
ça paraît jouable un simple clin d’œil
parfois même il vaut mieux fermer les yeux
les deux
pour ne pas non plus en fermer l’œil de la nuit
personne ne te fermera les paupières pour ça
pas moi
quand je ferme les yeux je te vois jamais trop
juste assez pour savoir ta place te la donner
rien ne prend jamais trop de place l’œil sait
aussi
fermer
affirmer qu’il sait lui l’œil qui te voit
ne pas vouloir ne plus savoir ton désespoir
ouvre les yeux à nouveau vois rien n’est perdu
rien ne le sera ni la crainte pas même l’espoir
il sera toujours temps d’aller mourir ensuite
on aura existé l’amour nous bordera
Photo : Joan Miro à la plage de La Pixerota, 1916.
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