le paysage s’imagine un temps en passage 
les images ont bon dos
rien de moins sage chez moi
rien de plus vivant 
pour t’amener par ici
et les passants seraient des poissons abyssaux 
revenus des profondeurs de la nuit des temps 
disons toi la lingue bleue 
moi le sabre noir 
savoir enfin cette lumière qu’ils ne connaissent pas 
qu’ils n’ont jamais vue ni touchée ou entendue
ils remontent par paliers
presque en apnée 
c’est dire
la surface de l’eau paraît
si profonde à eux
que diraient-ils aux autres une fois rentrés chez eux
évitez on y tombe aveugle et amoureux
puis ils se retrouveraient 
tous les soirs à deux
pour parler du jour 
où ils ont ouvert les yeux

Photo : Paul Klee, "Coureur à l'arrivée", 1921.
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2 réflexions sur “Poèmes au basilic et à l’oreiller #10

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