A quoi tient ta féminité ? Longtemps, avouons-le, c’est resté le mot tabou, la féminité, l’insulte presque, comme une faiblesse là où tu cherches au contraire plutôt ta force intérieure. La force de la féminité, tu l’as découverte chez les autres et ton regard a changé sur la grâce, le charme et l’intelligence, l’envie de plaire et aussi la liberté de déplaire sur un coup de tête, l’impertinence et cette indépendance si durement méritée, si furieusement crachée à leur face. Elle t’a inspiré, la féminité de celles qui en ont fait quelque chose de plus puissant que la force physique et de plus désarmant qu’un argument de paix, un irrésistible et vital élan de liberté, et tu as cherché dans leur sillon ta propre voie pour te défaire toi-même de tout ce vide en toi, depuis la structure fragile jusqu’aux présupposés et autres jugements plaqués sans réflexion. C’est connu, rien ne se perd rien ne se crée tout se transforme, tu es partie de cette supposée fragilité pour la combiner avec ton enthousiasme et gagner en assurance, ressentir quelque chose d’enfoui jusqu’ici, un sentiment de fierté et d’appartenance, la fragilité s’est muée en réserve, attisée par ta curiosité pour d’autres expérience d’existence en devenir que la tienne, enfin certaines affinités avec de fortes personnalités ont illuminé ton chemin et l’ont étoilé. Alors tu as voulu être aussi forte, à ta manière, assumer cette féminité qui se porte fièrement comme on montre ses blessures de guerre ou qu’on fait entendre sa voix pour la première fois, lorsqu’on sait que la route est longue, que d’autres avant l’ont empruntée et sont toujours là.

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