Premier concert de l’année, deuxième de la saison avec notre nouvelle cheffe de chœur et un répertoire un peu plus étoffé que pour notre mini show-case au Bar Ouf, nous chantons à la Ressourcerie avec un programme qui devrait tenir notre public en haleine sur quarante minutes, en tout cas moi j’ai mon public privilégié et elle se réjouit d’entendre à nouveau la chorale dont elle connaît à présent la plupart des choristes, je réserve une salle dans une brasserie pour l’after. Pas n’importe quelle salle non plus, celle située à l’étage de la brasserie Père & Fils, quel nom formidable pour l’invasion d’une vingtaine de femmes lesbiennes et féministes dans ces lieux ! Pas n’importe quels lieux parce que nous y avions déjà fêté les quinze ans de la chorale il y a cinq ans, un concert devant deux-cent personnes à la salle Jean Dame et nous étions quelques-unes dont moi à avoir un rôle mis en scène, à recevoir une rose en fin de show devant le public. J’ai gardé un souvenir impérissable de ce concert en mode apothéose entre toutes les choristes. Jamais le concert des vingt ans n’aurait pu égaler cette soirée, la crise sanitaire étant passé par là il n’en a plus été question et nous voilà avec une nouvelle cheffe qui bouscule nos habitudes, c’est ce qui pouvait nous arriver de mieux pour envisager autre chose et nous découvrir autrement, aucune nostalgie dans cette nouvelle soirée, tout est excitant comme lors d’un début. Quelques jours plus tard, j’assiste à la présentation du film A Plein Temps en présence de Laure Calamy, pour l’anecdote j’avais débarqué dans ce même palace du cinéma, le Louxor à Barbès, pour l’avant-première de Robuste en présence totalement improbable de Gérard Depardieu, sauf que je m’étais trompée d’une semaine donc je n’ai jamais, mais je devine un peu la chose, si l’acteur a honoré de sa présence la soirée promotionnelle de son film, à la place j’avais pris une place pour Vous ne désirez que moi, une folie totale de voir Marguerite Duras à l’écran. Laure Calamy déboule de mon côté de la salle, pour une fois je ne me suis pas placée à l’étage, elle porte une mini-jupe et des bas-résilles, de grandes bottes noires et une casquette noire comme dans le clip de Beyoncé Love on top, enfoncée sur son front si bien que la visière donne à son visage assez poupon un air superbement mystérieux et très glamour, je n’aime pas la mode mais alors là, je succombe au style implacable de la star qui savoure l’instant, grand sourire. Elle rit, elle n’en finit pas de rire et d’embarquer la salle dans un fou-rire généralisé parce qu’au fond, elle ne sait pas quoi dire du film après que le réalisateur s’est défendu de ne rien dire pour nous laisser découvrir d’un œil vierge sa réalisation, alors elle glisse une ou deux anecdotes, souvent elle s’interrompt pour rire de la chute que nous ne connaissons pas encore, j’ai les larmes aux yeux tellement je ris, elle est irrésistible et je suis loin d’être une groupie, vraiment. J’ai aimé Antoinette dans les Cévennes, mais sans plus, sans surprise le personnage d’A Plein Temps me touche beaucoup plus, je lui trouve un potentiel tragique pareil à Isabelle Huppert, elle me fait rire comme si je retrouvais une amie intime chaque fois que je la vois, je suis émue.
je crois que vous m’avez embarquée totalement dans ce récit là, isabelle…
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Oh waouh ! Comme dirait Laure Calamy. C’est un honneur en plus du bonheur de vous lire ici… Mille mercis.
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