Il est peu avant quatre heures quand le réveil ne sonne pas parce que la veille de triathlon, je dors peu ou par intermittence, j’ai travaillé la veille, j’y retourne demain, pas de week-end mais c’est bientôt les vacances, je vais même pouvoir m’enregistrer aujourd’hui pour les vols. Le triathlon de Paris, c’est fête parce que Paris sans la circulation et avec un public, c’est fête. Je retrouve mon vélo couvert de la rosée du matin, je lui trouve un air romantique, il est entouré d’un milliers d’autres bolides qui ont pris la pluie hier, aujourd’hui la météo est au beau fixe. Pour se rendre au départ de la natation en amont du canal de l’Ourcq, j’emprunte pieds nus des quais que je connais par cœur, j’ai l’impression d’être dans ces rêves où l’on se retrouve en pyjama au bureau, c’est totalement décalé, les passant s’arrêtent avec leur chien pour regarder. La température de l’eau est à 22,5° donc plus chaude que l’air, on oublie souvent que l’eau du canal a une température, je n’imagine toujours pas les triathlètes des Jeux Olympiques de Paris nager dans la Seine en 2024, j’imagine que la température du fleuve interdira les combinaisons. C’est un véritable passage à l’acte que de sauter dans le canal, c’est formellement interdit d’ordinaire, je m’exécute et je suis prise immédiatement dans les filets d’une algue, un truc si énorme que sur la première partie du trajet en ligne droite sur 1500m, j’évite de trop regarder ce qu’il y a sous moi, non seulement c’est la baston au-dessus et je m’y attendais mais en plus, je remonte de ces choses en crawlant avec les bras, il y a de quoi accélérer jusqu’à l’arrivée. Peut-être que des personnes paieraient très cher pour être badigeonnées d’algues en état de putréfaction avancée pour profiter des effets antioxydants, je m’estime soudain privilégiée. Heureusement, le calvaire a une fin et je sors de cette macération en moins de 35 minutes, bien. Je cours récupérer mon vélo pour partir en peloton, les parisiens adorent restés très groupés, découvrir ma ville chérie sécurisée entièrement sur notre parcours, aucune voiture ni scooter, c’est un vrai miracle et une joie indescriptible de sillonner depuis Bastille vers le bois de Boulogne en passant par Trocadéro et les quais de Seine sans aucun bruit, aucune circulation. Je roule à une moyenne de 31,5km/h sur 40km, j’atteins 64,4km/h, cela ne m’était jamais arrivé. En posant mon vélo, je sais que je suis pas mal, j’ai appuyé sur les pédales pour relancer à la fin de chaque faux plat, de chaque virage, et il y en a eu beaucoup, un peu trop, j’ai tout donné. Je pars pour la course à pied, 10km sur un aller-retour de part et d’autre des quais avec une vue qui n’en finit pas sur ce parcours interminable, il n’y a aucune raison que je m’arrête comme à Orléans et d’ailleurs, les cinq premiers kilomètres sont franchis, le ravitaillement s’offre à nous. Après un rapide calcul, et en ayant posé le vélo après moins de 1h15mn, je me rends compte qu’il n’est pas impossible en l’état actuel des choses, je n’ai pas mal et j’en ai sous le pied, que je finisse enfin un premier triathlon distance olympique sous le seuil des trois heures, j’accélère. Je croise Laurie-Anne, Fabienne et Tom des Front Runners qui m’encouragent dans mon élan. Dans les 300m vers l’arrivée, je vois William qui me prend en photo, je suis hilare parce que le chronomètre au-dessus de l’arche annonce 2h55, je franchis la ligne sous les 3h, 2h55mn42s.
Photo : Marc Chagall, « Paris par la fenêtre », 1913.
Bravo alors!
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Merci merci !
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bravo !!!!
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Merci !!!
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👍
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Félicitations! Mon mari venant de débuter les compétitions de triathlon, je sais comme c’est dur de finir un M … un grand bravo (et plus encore pour le passage dans les algues 😱).
Belle soirée!
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Merci pour votre message, bon courage à votre mari et très belle soirée à vous !
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missed the translation button. vicy is eau but versailles so you!
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Waouh.
Et moi, pendant un moment, je me promène dans Paris. Oh, Paris.
Chapeau, Isabelle.
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Caroline, si tu avais vu les rues de Paris par cette belle journée ensoleillée dimanche, quarante kilomètres à dévaler sans aucun coup de klaxon, aucune voiture ni piéton réfractaire aux passages dans les clous… la route nous était offerte sans même qu’on nous ait retiré les monuments, la Tour Eiffel s’est offerte depuis son meilleur point de vue, sur les quais en face puis de la hauteur du Trocadéro, ensuite on nous avait privatisé l’avenue Foch pour un aller-retour (très, très pavé) avec vue sur l’Arc de Triomphe, enfin nous avons traversé la Bastille vide de monde, et le tout sans un seul copeau de verre par terre un lendemain de Gay Pride. Ma-gi-que !!!
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J’aurais aimé y être, ça c’est clair!
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