Depuis le temps que je rêvais de le trouver ce fameux polygone des cyclistes, enfin ! Comme par hasard ou presque, je suis tombée dessus en entrant dans le bois de Vincennes par l’avenue Daumesnil et en continuant à rouler tout droit par une voie jamais empruntée alors. J’avais auparavant couru 7km pour écouler les quelques bière bues la veille à la fête de la musique, la dernière selon la cheffe de chœur parce que le boucan général a été très frustrant. J’ai profité cette année encore du fait que le concert se déroule dans ma rue pour proposer de nous retrouver ensuite toutes ensemble au Corcoran, en haut de la butte, pour nous restaurer et faire la fête, une chance que le jour de la fête de la musique tombe la veille du week-end. Mieux, je n’avais aucune course de prévu sinon les 2024m pour gagner un dossard et participer au marathon des Jeux Olympiques en 2024, aucun autre enjeu en vue, repos total. D’ailleurs, la coach m’avait prévenu le jeudi, veille de l’été, que si je persistais à ne pas vouloir – à ne plus pouvoir – m’arrêter, je risquais fort de ne plus récupérer. Et je l’entends. Récupération totale le vendredi, ma séance de natation préférée de la semaine est remplacée par le concert de 50mn, place au divertissement et à la détente dans le pub de mon quartier. J’ai l’impression de ne plus être sortie depuis trois éternités, c’est loin d’être une impression. Par souci de sobriété ou parce que j’étais focalisée sur les séances d’entraînement, ou encore pour être sûre de me coucher tôt et me réveiller en forme, j’ai soigneusement évité toute sortie autre qu’en running, à vélo ou au bord d’un bassin de natation, cela ne m’a pas trop manqué. Pire, j’ai commencé à rogner sur la pause-déjeuner pour introduire une intense session de natation d’une heure, aller-retour inclus, montre en main. Cela s’est produit pour la première fois le mercredi de cette semaine, j’avais chronométré à la minute près le temps qu’il me faudrait pour me rendre à la piscine située à un kilomètre, me changer, nager puis vite revenir. Un kilomètre de marche rapide, un kilomètre de nage, un nouveau kilomètre de marche, entrée plat dessert, quoi de plus beau pour combler la pause déj’ d’une triathlète en devenir. En sortant du Corcoran, je n’ai pas encore envie de rentrer chez moi, il fait doux et je me sens grisée par l’enthousiasme des choristes ce soir, je ne m’aligne sur aucune course le lendemain. Je passe devant l’ancien Tralali où nous nous retrouvions les années précédentes avec la chorale après ce sempiternel concert de la fête de la musique, le lieu s’est transformé en un charmant petit restaurant italien qui sert une burrata crémeuse à souhait, un délice indécent. Le patron me sourit et me sert une bière qu’il m’offre sous le regard bienveillant de sa maman, tandis qu’au bout de la rue c’est Reda que j’entends mixer un son qui donne envie de lâcher prise, au moment où je m’approche je reconnais Rage against the machine, incroyable. Depuis quand n’ai-je plus entendu ce titre que je me passais en boucle pendant des heures ? Le sommeil et la bière finissent par m’assommer à pas d’heure et lorsque je me réveille le matin, c’est assoiffée d’une idée fixe, trouver le fameux polygone du bois de Vincennes. Lorsque je me réveille une seconde fois vers midi, c’est toujours avec la même idée en tête, je décide de courir d’abord et de finir la journée par la natation, un triathlon en mode détente. Aucune chance de m’insérer parmi les cyclistes sur le polygone samedi matin, ça roule vite. J’y accède en début d’après-midi alors qu’il fait déjà chaud, à l’ombre des arbres du bois la piste est agréablement ventée et faiblement occupée, quelques cyclistes équipés tournent déjà. Trois-mille cent soixante-sept mètres de piste pour cyclistes confirmés, je n’en fait pas partie mais j’ai très envie d’en faire au moins moi aussi une fois le tour de ce spot incontournable. L’air est lourd et nous sommes très peu à profiter de la piste, l’espace est sécurisé, j’accélère à peine pour ne pas me mettre dans le rouge et finir tranquillement ma sortie de 40km, j’adore. En vérifiant le tracé avant d’enchaîner par la séance de natation, je vois distinctement le polygone sur mon parcours de vélo, tel un tampon d’accès à une zone d’inconfort privilégiée.

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