Une dernière occasion de nager en eau libre à Torcy, ça ne se refuse jamais ! Même quand l’eau est à 13 degrés, qu’il faut se lever à 7h un samedi et que la motivation n’est plus forcément au rendez-vous à la dernière minute, il ne faut plus du tout penser. 8h01, le Transilien nous emmène avec les vélos à travers la grisaille sans que le soleil ne daigne se lever, il est loin le temps où nous profitions d’un coucher de soleil au retour. L’heure d’hiver approche, heureusement il est encore possible de rouler un peu le soir. Je suis partie la veille en direction de l’Ouest, suivre le périphérique extérieur, que j’ai vite perdu de vue puisque je me suis retrouvée à Neuilly, Courbevoie, vive la Défense. Quand j’entre dans l’eau, le froid me coupe la respiration et je mets du temps à me calmer en nageant à la brasse si bien que je passe en brasse coulée au bout d’une centaine de mètres seulement, une fois éloignée de la plage et des quelques autres nageurs émérites, je me retrouve alors seule dans le lac et l’impression qui émerge est magique. Certes, j’avais le souffle encore coupé mais j’étais bien consciente de ma chance cette fois, me retrouver quasi seule à admirer les couleurs automnales dans les arbres et profiter d’un calme inouï tandis qu’autour de moi la nature et les oiseaux s’éveillaient. Je n’ai pu vraiment passer au crawl que sur le retour, en passant entre deux cygnes, et je m’en suis voulue de ne pas avoir pu profiter davantage de nager en eau libre cette année. Drôle d’année, me suis-je dit en ce premier jour de couvre-feu, une bien belle matinée. Et puisqu’il est encore temps de profiter du beau temps, aussi timide et indécis soit-il, je choisis de poursuivre l’après-midi en roulant jusqu’au joli parc de la Poudrière avec ses rayonnantes déclinaisons de vert et auburn, le canal de l’Ourcq est aussi apaisant qu’un après-midi d’été, au point qu’il me donne l’espoir qu’un jour tout ira mieux enfin. Cette fois, je ne me perds pas en partant vers la porte de La Villette pour rejoindre les quais, à croire que le sens des aiguille d’une montre me va mieux pour ne pas perdre la boussole, je roule quasi seule à Pantin et retrouve une foule presque rassurante à Jaurès. La stratégie s’avère excellente pour ne pas être choquée par mon premier couvre-feu, après une baignade dans l’eau froide du lac, un aller-retour à vélo puis une balade vers l’Est dans la périphérie parisienne, je m’écroule presque en rentrant chez moi comme s’il était déjà une heure avancée. Dans une semaine seulement le changement d’heure…

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