Premiers jours du mois de juin et le stade a rouvert, le stade a ouvert ses portes à nouveau. Jamais je n’aurais cru être émue par cela, l’ouverture des portes d’un stade post-confinement. C’est l’effet surprise qui a joué, après un mois de mai confisqué, le mois où rien ne me plaît. J’ai commencé ma boucle comme d’habitude en direction du boulevard Ney, dont les trottoirs sont aussi larges que la route et me permettent de ne gêner personne tout en profitant d’une meilleure luminosité sur tout le trajet, le soleil se couche à l’aller et se lève sur le trajet retour. Porte Saint Ouen, je n’oblique plus vers le stade Max Rousié, de la même manière que je ne tente pas un crochet par le stade Bertrand Dauvin lorsque j’arriverai porte de Clignancourt, mon ancienne boucle n’est plus d’actualité et les tours sur le bitume se font ressentir au niveau des articulations, j’arrive porte de Clichy et je m’immisce à nouveau avec les piétons. Sans vraiment m’en rendre compte mais sans l’ignorer complètement non plus, je me retrouve à courir sur mon trajet matinal vers le siège, là où je n’ai pas remis les pieds depuis trois mois, comme si je ce repère pouvait me rassurer en ces temps incertains de crise sanitaire et distance sociale, je chercherais donc à me rapprocher autrement de ce que je connais à défaut d’y retrouver comme auparavant ceux que j’y côtoyais, bientôt j’irai courir au parc Monceau. Direction Guy Moquêt pour basculer à nouveau du 17e vers le 18e arrondissement en zigzaguant entre piétons en plein shoppings et terrasses qui débordent de partout et de joie, une ambiance de libération me porte depuis quelques jours où il n’y a plus table disponible à l’horizon tant l’impatience était grande de se retrouver et tenter un rapprochement physique malgré la distance sociale imposée, la ville explose à nouveau en toute fin d’après-midi et jusque tard et rivalise d’inventivité pour pousser les murs et mordre sur la route, sur l’avenir.

Laisser un commentaire