tu la balaies d’un haussement d’épaule
elle n’a pas d’ailes donc ne se pose pas
la question
et pourtant le merle revient vers toi
il insiste
est-ce folie de vivre l’invécu
à force de forcer la même question
forcément
n’importe quelle réponse prend la tournure
d’entourloupe
la question qui tue la question que tu
balaies d’un haussement d’épaule toujours
il ose
alors
est-ce évidence de vivre l’invécu
ce n’est plus un merle c’est un perroquet
plus bête que l’homme le plus bête entêté
il crie
dis-moi
est-ce folie de vivre l’évidence
cette fois tu déploies tes ailes tu t’envoles
il n’avait pas envisagé cette évidence
que dans un coup de folie tu puisses t’évader
le merle est vaincu
il a le hoquet
Photo : Max Ernst, "Un tissu de mensonges", 1959.
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Une réflexion sur “Poèmes au basilic et à l’oreiller #12”