La grâce et le mouvement.
Elle me suit dans le café, de très près, peut-être que si je m’arrête de marcher, elle se collera contre moi, posera sa tête sur mon épaule et me prendra par la taille pour me serrer un instant.
L’Etoile de Montmartre. A l’intersection de la rue Marcadet vers chez elle et de la rue Duhesme, vers chez moi. Là où convergent 1/ la rue du Ruisseau pour dégouliner de sueur au stade de la Porte de Clignancourt vers lequel la rue sprinte en direction des Maréchaux, 2/ la rue de la Fontaine du But, avec pour objectif de se trouver à la sortie du métro Lamarck, 3/ la rue Francoeur en haut de laquelle se trouve le café qui sert une vierge sur la plage sans saveur.
Une intrigante convergence géographique, un carrefour céleste aussi important que Perpignan.
Les lois de l’attraction.
Ce mouvement de recul qu’elle fait devant chez moi pour s’appuyer contre le mur, vérifier que personne n’arrive pour déranger notre moment, et qu’elle incline la tête en faisant la moue.
Tout ce qui nous arrive serait attiré par nous-mêmes. Si je me blesse en courant, c’est que j’ai couru dans la colère et pour me faire mal, et si S. s’éloigne, c’est que j’ai dû faire en sorte de susciter chez elle ce détachement. Si j’ai reçu un message de sa part déstabilisant comme une bourrasque en pleine tempête, sans doute mon comportement et mes écrits l’ont provoqué. J’ai laissé quelqu’un avoir un impact sur moi au point de me sentir seule, impuissante face à la colère, la culpabilité qui lui appartient, et d’en souffrir. Je n’ai rien pu faire pour apaiser ça.
« Writing is healing. »
L’effet sur moi de son battement de cils lorsque nous ne sommes pas assises à côté l’une de l’autre et que je la cherche du regard, ce sublime battement de cils qui anime celui de mon cœur.
La magie de la sagesse. Sous la table, je sens ses genoux toucher les miens, alors qu’elle ne touche pas à sa bière parce qu’elle a l’estomac noué. Sur le trajet, plusieurs fois je trébuche, attirée par elle que je suis.
J. demande des nouvelles. J. écoute. J. parle de la belle énergie qu’elle a sentie entre S. et moi. Et j’écoute J. en vibrant comme avant. Elle a ce regard de l’âme qui se souvient toujours de ce que le regard du corps parfois oublie.
J. knows and what she says is right. Writing is healing.