Tiens, j’ai trouvé un nouveau prétexte pour ne pas démarrer la préparation marathon, je vais m’initier à la natation, ou plutôt retourner dans un bassin pour savoir si je nage encore. J’ai toujours adoré nager mais jamais appris vraiment la technique pour nager mieux, d’ailleurs je ne sais pas crawler et même la brasse, je ne la coule pas, bref tout un programme. Mon premier souvenir d’enfance reste cette sensation d’engourdissement au moment de me réveiller sur le canapé dont je me souviens encore du contact granuleux sous mes mains, j’étais enveloppée dans une couverture et tout le monde me regardait, je venais de me noyer en voulant garer mon vélo sur le grillage sensé nous protéger de la chute dans la piscine, mon père m’avait repêchée in extremis. C’est mon tout premier souvenir d’une transition triathlon. Je décide de me mettre à l’eau un lundi soir en nocturne, il y a du monde et je me sens stressée, quelle idée stupide j’ai eu de m’inscrire à un triathlon, aussi petit en soit le format, encore cette envie d’en découdre et découvrir la vie comme si je venais de naître au monde. Me voici dans le bassin et je commence à nager la brasse, sans mettre la tête sous l’eau, d’ailleurs je n’ai pas de lunettes de natation, et puis je me dis surtout que je n’y arriverai pas. Il va falloir que j’en passe par un cours, devoir repasser par la case départ, encore une fois. J’accuse le coup mardi et mercredi, le premier cours est prévu vendredi, le jeudi je ressens le besoin fou d’être rassurée et je retourne à la séance de fractionné de ma coach préférée, délaissant une nouvelle fois la séance de préparation marathon une station de métro plus loin. Il se trouve que l’inconnue du métro croisée une semaine auparavant est là elle aussi, surprise. Séance de fractionné pyramidal sur de très courtes distances, quand on se dit à chaque départ qu’on peut partir en sprint, sur 200m puis 300m et 400m, et qu’au bout de plus d’un tour de stade lancé à plein turbot on sent un premier essoufflement sur 500m, alors même un kilomètre au petit trop devient une vraie longue distance de récupération pendant laquelle je discute et m’amuse – tiens le groupe me rassure -, avant de repartir pour la pyramide inversée. Arrive le vendredi et le premier entraînement à la nage en crawl, j’ai acheté des lunettes de natation, un nouveau bonnet et un maillot deux pièces, sait-on jamais si cela aide à progresser. Une fois mise à l’eau, le constat est rapide, non seulement je ne nage pas le crawl mais en plus je ne pratique aucune nage coulée, soit je plonge sous l’eau soit je reste à la brasse traditionnelle, je me suis toujours sentie comme un poisson dans l’eau, mais sans la technique. A-t-on jamais appris au poisson à nager le crawl ? Planche à l’appui, j’apprends à battre des jambes, la cheville la plus flexible possible. Puis mes jambes sont à leur tour immobilisées par un flotteur et je m’initie à l’art de l’opposition en trois temps, avec une respiration de chaque côté et une pause marquée au moment où mon bras est sensé rester tendu vers sur la surface. Je bois la tasse et je tousse, mon corps résiste et se crispe, mon cerveau est inondé, j’assimile.

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