Il faut plus d’une fois pour comprendre un tableau #52

mes yeux sourient 
mon cœur bondit
je crie de joie 
le jaune est entré dans ma vue 
mais personne d’autre 
à l’instant dans ma vie 
d’où vient cette chaleur 
alors qu’aucun soleil ne s’est montré ici 
le portrait n’est pas enflammé et je n’y vois
aucun visage représenté 
mais je jubile
comme si tu venais d’y entrer 
les papillons
ont bâillonné toute autre idée 
ils se projettent
depuis mon ventre en plein été 
la migration
emporte tout mon cœur mes yeux les cris de joie
je cesse de comprendre et me laisse prendre au feu

Photo : Joan Miro.

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