J’avais retenu du triathlon de Cherbourg que l’eau serait à 18 degrés et qu’il risquait de pleuvoir pendant toute l’épreuve, sans doute la raison des désistements de dernière minute qui m’ont valu une inscription la semaine avant l’événement. J’ai pris mes billets aller-retour le jour de l’événement, sans trop savoir pourquoi cette détermination, il me fallait un format M. Nous nous sommes mis à l’eau, filles en bonnet rose d’un côté et garçons en bonnet bleu de l’autre, jusqu’à avancer vers la ligne de départ, l’eau était gelée mais surtout l’eau était salée, je ne m’attendais pas à me réjouir à ce point de ce détail évident comme le jour, j’allais pouvoir nager dans la mer. Certes, je n’étais pas en Grèce, mais ce goût de l’eau de mer me réconforta d’un seul coup. Pourtant, tout n’avait pas commencé dans la fluidité, je m’étais aperçue une fois sortie de l’immeuble que j’avais oublié mon casque et mon vélo avait cédé aux secousses du train, il était tombé et la chaîne avait sauté. Ce n’était encore rien du tout. J’ai commencé à nager sans paniquer, je voyais bien les meilleurs nageurs s’éloigner devant moi, mais je continuais à mon rythme, en alternant crawl et brasse coulée jusqu’à trouver mon confort dans le crawl à un temps avec la possibilité de regarder devant moi chaque fois. Une chance de m’être alignée sur cette course pour comprendre enfin comment nager sans dévier. Les spectateurs étaient venus en nombreux, les clubs de la région étaient présents, l’ambiance m’a parue plus conviviale qu’à Chantilly, Deauville et St-Lo s’affrontaient en public. 31mn56 J’ai fait mieux qu’à Chantilly et surtout, je n’ai pas paniqué, j’ai pris du plaisir dans la mer… Le soleil s’est imposé au moment de rejoindre le parc à vélo, je suis un moment désorientée. Au point où j’en suis, puisque je viens de faire le tour complet du parc à vélo en courant, je m’offre une barre de céréales sans céréales, dattes amandes et myrtilles, la combinaison glisse d’elle-même sans que j’ai trop à m’énerver, le scratch n’a pas résisté comme la fois d’avant. Mais il reste très peu de vélos dans le parc, le niveau est plus élevé en province, la chance qu’ont les clubs de pouvoir s’entraîner aux trois disciplines sans avoir à s’éloigner d’abord. Une fois sur le vélo, j’ai un premier coup de barre dès les premiers dénivelés, pourtant inoffensifs, mais je constate que je n’ai rien dans les jambes, aucun jus, pas d’énergie du tout. Je me souviens m’être régalée sur le parcours du triathlon dans un Paris calme, endimanché et sécurisé pour l’occasion, le parcours autour de Chantilly m’avait ravie parce que je me trouvais enfin seule dans un paysage magnifique et baigné de soleil, ici en bord de mer j’ai lutté contre le vent, j’ai peiné à me réchauffer, je n’avais pas ma place du tout dans la course. Sur la toute fin du parcours, j’ai pu accélérer parce que le tracé empruntait des nationales où il était facile de filer tout droit, seul moment où j’ai dépassé les 30km/h, j’ai vraiment désespéré. 1h49mn sur un parcours qui ne présentait en soi aucune difficulté, jamais fait pire encore. Arrivée dans le parc, j’ai posé mon vélo et pensé « Rentre à Paris, laisse tomber la course. »