Mes envies de vie sont-elles le reflet de qui je suis, une fois que je n’envie personne d’autre. Je me laisse inspirer et laisse tomber ce qui ne me parle pas et ne demande pas à être retenu, à partir du moment où l’on parle d’envie et de ce qui tient à cœur et au corps, c’est pur plaisir. D’autres pourront à l’aune de leur autorité me conseiller sur mes besoins si je n’y suis pas, mais là il ne s’agit pas de cela, au contraire je peux être attirée par une figure de liberté sur le fil de la transgression en tout genre ou encore par la plus impertinente de toutes les plumes. Tout ce que je ne suis pas me donne envie d’affirmer qui je suis moi quand je me sens en vie. J’aime rencontrer la dépendance de l’autre pour l’occasion qu’elle me donne d’échanger sur ma propre addiction à l’intensité, rien ne vaut de vivre une expérience si elle n’est pas déroulée sur tapis rouge avec un dj aux manettes de mes émotions, et déjà je me sens moins dépendante maintenant que j’ai pris conscience de ce qui me plaît surtout, exprimer l’émotion. Je rencontre une randonneuse, puis une deuxième ; la première me fait découvrir mon île telle que je ne la connaissais pas, c’est- à dire dans son cœur et non plus du bout de la jetée, à travers ses sentiers escarpés où ne vont plus que les chèvres et j’aime sortir des sentiers battus, la deuxième ne me ramène pas non plus dans le droit chemin puisque je découvre à quel point j’aime me perme chemin faisant et ne trouver plus d’autre repère que celui du plaisir d’être là. Une autre fois, autre rencontre, je réalise avoir envie de chanter dans une chorale non pas pour donner de la voix ou apprendre la justesse, mais pour entendre la voix des autres résonner en moi au point qu’il m’arrive de faire mine de suivre la partition tandis que j’épie mes voisines. Je vis donc selon le principe du plaisir dans ce qu’il a de plus intime et inutile, pour le plaisir. Pas pour faire plaisir ou rendre mes besoins plus innocents en les masquant sous couvert de satisfaction, mais parce qu’il n’y a pas plus essentiel et personnel que de se trouver entre soi. Personne d’autre que moi ne peut prendre autant de plaisir que moi dans ces petits riens qui ont un sens immense lorsque ma vie tourne autour de ces instants brefs comme une éclaircie, et tout autre que moi n’y comprendrait rien à ce qui pourrait apparaître comme mon ivresse. Mon envie de courser les passants dans la rue, de les rattraper et les contrôler positif au stress, cet amour parisien pour la vie piétonne et son incessante exaltation, je le nourris non pas de mon admiration pour la métropole mais de ma tendresse pour la multitude de villages que je découvre au fil des balades plutôt rive droite, plutôt quai de Seine, plutôt au Nord, aux portes. Je me sens l’âme villageoise à vivre dans un Paris que j’ai modelé selon mes envies de lignes droites ou de parcours sinueux, de perte de tout repère ou de rencontres tout sauf hasardeuses, de course poursuite à l’assaut d’un horizon parfois si rose qu’on voudrait y tremper un doigt pour saupoudrer la ville entière d’un parfum d’insouciance et de légèreté au-dessus du trafic. La circulation s’accélère, les feux de signalisation dégénèrent, et mon en-vie m’emporte, loin.
Bon jour,
La première phrase pose le seuil du texte… l’intérieur est ciselé et des échos s’élancent les uns aux autres … je me pensais … les autres nourrissent … les autres sont des envies partagées … alors que reste-t-il de soi-même ? Que reste-t-il des autres ? Confrontation de tous les instants entre ce que l’on est, pourrait être, et ne pas être. Toutes directions, les carrefours s’ouvrent… et le modelage se forme, les lignes se gravent… mais l’éphémère est en filigrane … Retour à la première phrase du texte …
Max-Louis
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Merci pour ce fil conducteur qui me permet de retrouver mon souffle…
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Merci à vous …
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