j’écoute avec attention la nature vivante
me dire l’attente et les tensions entre saisons
elle parle la hanche pleine d’anecdotes croustillantes
ah si j’étais l’été 
pour l’emmener danser
j’entends les bruits qu’elle fait sifflant le froid d’hiver
le vent a des secrets gelés au fond du lac
dont elle seule a la clé volée par la mésange
je sais ce qu’il se trame
tout au fond des tanières
le cœur qui bat si fort c’est celui du printemps
il a la mémoire courte à tout recommencer 
une quête perpétuelle du plus beau chant d’amour
il est venu pour toi
et ne t’a pas trouvée
l’automne aurait permis de te voir mise à nu
l’arbre est bien moins malin face aux intempéries
le vent chante un refrain les branches écrivent enfin
et j’attends à ma table
que tu tombes de ta feuille

Photo : Paul Cézanne, « Pommes », 1878.

4 réflexions sur “Poèmes au basilic et à l’oreiller #57

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