de l’immense démesure je n’use que les semelles
sans me mêler à la tempête dont l’inquiétude
vient souffler de toutes ses forces contre mon rocher
par habitude je reste de glaise
attentive
et ne m’effrite pas mais le socle vacille
j’aimerais qu’un tout petit crabe ou une fougère
s’accroche à moi pour se rassurer
sans savoir
que c’est moi qui serais comblée d’être choisie
l’immensité de la vague aussi je savais
j’en ai avalé tous les mots à même l’écume
pour être la première la seule et la dernière
à lire dans le ressac au creux même de la phrase
toute l’emphase du silence quand la mer se retire
personne ne pleure au bord du canal où s’écrivent
des choses plates et puériles comme l’habitude d’aimer
qu’elle aimera par habitude sans sourciller
toutes les rides sur l’eau morte calmeront ma colère
si j’assiste aux funérailles royales du soleil
une mouette est prise de fou-rire se moquant de moi
que fais-tu encore là à saler le canal
ton espoir est vain la vie cruelle et toi sotte
l’oiseau s’éloigne enfin me laissant vraiment seule
plus de soleil ni de mer et mon île est loin
je m’assieds à l’ombre du tilleul
ses feuilles tombent
si je pouvais partager ma pinte avec lui
Photo : Pierre Soulages, Lithographie, 1969.
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Bravo Isabelle et merci!
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Ah non mais Filipa, merci à toi ! Tellement heureuse de te savoir de retour… quel plaisir de te lire, bravo et à bientôt !!!
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