d’ordinaire assez peu bavard le basilic
a qualifié mon propos hier d’amphigourique
il m’a dit cela dodelinant sur sa tige
et l’air fier d’avoir du vocabulaire 
la plante
je lui ai planté mon regard au long couteau
dans son vert que nous avons potassé ensemble
il s’est raidi et ses feuilles ont un peu tremblé 
pensant peut-être que j’allais m’oxyder sur place
j’ai ri 
un instant d’avoir parlé à de l’herbe 
avant de me rendormir au soupir suivant
pour rêver de gargarismes au filtre d’amour
comme si un effeuillage pouvait guérir de tout

Photo : Pierre Alechinsky, "Vocabulaire", 1985. 
Publicité

4 réflexions sur “Poèmes au basilic et à l’oreiller #4

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s