En plein cœur de l’hiver, j’ai fait une trêve. A trois jours de Noël, je ne suis pas allée courir, le lendemain non plus, pas plus le jour d’après. Le 22 décembre, j’étais sur le point d’atteindre les 220 kilomètres depuis le début du mois. Et j’ai braqué comme le cheval face à l’obstacle. J’ai cessé de fuir en avant, j’ai capitulé par impuissance. Cela a duré dix jours pendant lesquels j’ai laissé le poids du temps s’accumuler sur moi comme la neige s’entasse sur le paysage qui existait pour le recouvrir entièrement jusqu’à créer l’illusion de sa disparition.

A la place du paysage est apparu un visage. J’ai commencé à en dessiner les contours, à tâtons. Du fond de ma grotte, enfouie sous mon tas d’instants ratés et sans plus avoir la moindre notion du temps – continue-t-il à s’écouler dehors et suis-je définitivement perdue pour le reste des temps à venir ? -, j’ai tracé avec mon doigt ses traits. J’ai fait appel à mes plus récents souvenirs en fermant les yeux et ses expressions me sont apparues. Le toucher de son regard, la caresse de son sourire et la malice de son air parce qu’elle ne me dira pas ce que je voudrais entendre.

2 réflexions sur “‘round S. #3.3.2

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