Rangées à la cave, les béquilles, entendez par là les vraies et non pas les bénéfices secondaires. Quoique, plus aucun faux prétexte n’a lieu d’être non plus puisqu’à moi s’ouvre enfin la saison, j’aimerais dire que je saute les deux pieds joints de joie, je préfère la prudence, le cœur y est. Quatre heures de vélo le matin, deux ou trois cols et quelques frayeurs à prévoir j’imagine aussi, course à pied préparation physique générale l’après-midi qui sera une réelle remise en forme, enfin natation pour conclure la journée dans un bassin de 50m qui nous sera réservé à l’occasion, et surtout par-dessous toute attente et tout trépignement, la mer et le bleu, le large et l’horizon. Gonflés les pneus de mon vélo, relégués au placard les vêtements d’hiver alors que les saints de glace menace encore les sorties comme hier soir où j’arrive sous une pluie enneigée au Kiez, il y a dix jours encore je bronzais sur un transat au Cent-Quatre, qu’importe je continue à danser. Deux sacs plus tard je me demande comment je vais rejoindre la gare ainsi fagotée, à croire que j’emménage dans le printemps juste quelques centaines de kilomètres plus au Sud de l’hiver.

Photo : Quang Ho, « Lemon Trees », 2014.

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