si et seulement silence
alors les oiseaux
déchirent le ciel de leur cri d’amour insensé
jusqu’à crever le tympan des nuages peureux
pour qu’ils pleuvent ce qui est retenu depuis si
longtemps qu’il est trop tard
pour de trop brefs adieux
si et seulement le silence
peut crier et
à ma place et mieux que moi dire l’absence la tienne
sans que la pudeur ne le retienne ni les feuilles
dans les arbres que tu as fait pousser exprès
sur mon chemin pour faire
un peu sens mais pas trop
si et seulement si le silence
faisait taire
la souffrance de la branche fouettée dans la violence
d’un vent sourd à la force de cet amour sincère
né de la rosée du beau temps et des saisons
qu’une logique ne sait
prévoir sauf la folie
si seulement
dans ce silence j’avais entendu l’assourdissant
alors au plus près des enceintes j’aurais dansé
là d’où on ne revient pas indemne mais heureux
d’avoir été le seul
pour qui l’oiseau chantait
si seule
je suis pour chanter le bruit a gagné
qui court sans rien avoir à annoncer rien d’autre
que le vide d’une partition sans clé pour lire
les mots muets sur tes
lèvres rouges interdites
si
le monde avait été créé avant toi
il m’aurait manqué l’essentiel rester vivante
pour t’attendre encore que tu me viennes à nouveau
je suis le monde et toi
t’es en moi à jamais
Photo : Joan Miro, "Silence", 1968.
WordPress:
J’aime chargement…
Une réflexion sur “Dodéca si et seulement syllabes #33”