27/10-17/11. Un petit 7km après la publication de mon texte, déjà sept visiteurs, belle reprise. De retour à Paris et je pense au prochain départ pour Palerme, retrouver les couleurs du Sud, revoir la mer me console déjà de l’idée de ne pas pouvoir courir le marathon, ou quasiment. Le lendemain du dîner à la Table du Chef de l’hôtel Plaza e de Russie, je retourne sur la promenade à 7h du matin, il fait encore nuit et cette fois je suis seule, je double la distance. J’ai à l’esprit l’image de l’écrivain Sylvain Tesson, que j’ai entendu la veille jusque tard dans une interview où il parle de sa rencontre avec l’animal comme d’une manière d’éprouver l’Altérité, je suis pendue à ses mots et aussi à l’expression de son visage marqué par sa chute. Le premier livre que j’ai lu de Sylvain Tesson m’a sauvé un premier janvier alors qu’il pleuvait de manière désespérée et que j’étais de retour d’un trek aux Canaries, j’ai lu une nouvelle sur un lac de Sibérie, le récit millimétré de la vengeance froide d’un ours sur l’homme. J’avais lu le livre en entier et son auteur m’avait réconcilié avec les éléments, la vie. Les trois dernières courses sur lesquelles je n’ai pas pu m’aligner parce que j’étais blessée ont toutes fini sous la pluie, je n’y vois pas un signe, simplement je n’aime pas la pluie et sa tristesse infinie, le Paris-Versailles, la Traversée Nocturne et la Voie Royale, tombées à l’eau. Le matin de ma course à travers Norcia, je tombe cette fois sur l’interview donnée sur ZDF, la deuxième chaîne allemande, de la championne du monde d’Ironman, Anne Haug. On revoit à l’image le moment où la triathlète allemande dépasse la concurrente anglaise, Lucy Charles, sortie première de l’eau et dont j’admire tant la technique de crawl, on l’a même surprise en train de chanter sur son vélo pendant le trajet tant sa course semblait la satisfaire jusqu’ici. Jusqu’à ce moment où elle est rattrapée sur le marathon. Le journaliste demande alors à Anne Haug si elle a senti à cet instant précis qu’elle avait gagné la course et l’athlète de lui répondre, avec la même sagesse mêlée de décontraction comme un Hussain Bolt, qu’une course n’est pas gagnée tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie. Tout peut encore arriver.

Le seul matin durant mon périple toscan où je ne sois pas sortie tôt le matin pour courir ou tenter de le faire, ce fut pour écrire une lettre en utilisant le joli papier mis à disposition par l’hôtel Borgo San Felice. J’ai d’abord pris un bain avant de me mettre au bureau et les mots sont venus tous seuls, avec évidence et simplicité. Je me suis rendue compte plusieurs jours après l’avoir postée que j’avais indiqué un mauvais numéro de rue sur l’enveloppe. Tant pis pour les explications donc, cela m’a fait du bien d’écrire cette lettre, comme une forme de lâcher prise. Parfois, les choses ne doivent pas arriver.

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