C’est un peu comme si l’on remettait un disque rayé sur les rails pour retrouver l’air familier, l’image du stade ouvert à nouveau a rempli de joie mes poumons et pourtant, l’affluence record aurait dû réfréner mon élan mais je suis allée me mêler aux gens, reprendre ma place. Quelques jours plus tard, c’était au tour du stade situé porte de Saint Ouen d’ouvrir ses portes, puis celui du complexe sportif Bernard Dauvin, avant l’ouverture à venir de son grand bassin. En attendant de retourner nager, j’ai sorti mon nouveau vélo de course et tout s’est compliqué. J’ai deux vélos, mon vélo de route qui m’a servi pendant la première saison de triathlon et auquel je me suis attaché malgré un mono plateau qui empêche de profiter de beaux dénivelés et de tentantes performances, mais débutante que je suis j’ai fait mes premiers tracés avec jusqu’à sa première crevaison en janvier, je l’ai rangé après la dernière séance de natation. C’est lui que j’ai sorti en premier après le confinement alors que je venais de faire l’acquisition d’un vélo de course avec boyaux et prolongateurs, une machine pour démarrer le stage de triathlon et la saison en beauté, sauf que je n’ai pas eu l’occasion de clipser, déclipser. Pire, à mesure que je ne m’entraînais pas sur ce nouveau vélo, mon appréhension à chuter parce que je n’aurais pas déclipsé à temps a augmenté, le choix de boyaux plutôt que de roues normales m’a fait douter, enfin les vitesses au bout des prolongateurs m’interrogeait. Alors j’ai fait quelques sorties avec mon vélo de route, histoire de me remettre en selle et profiter du calme de la route avant le déconfinement total et la reprise de la circulation routière, j’ai longé le canal de l’Ourcq jusqu’à Claye-Souilly puis dans l’autre sens, je me suis rendue compte que je pouvais arriver à Epinay par les quais de Seine, des frontières tombent. Puis je suis partie un samedi matin avec le vélo de course et là plus aucune sensation ni paysage, j’ai passé mon temps à clipser déclipser en redoutant la chute à chaque seconde, qui ne s’est pas produit ce qui n’est pas mieux car elle est toujours à craindre, même pire que tout. Le trajet m’a emmenée vers Garges-Lès-Gonesse, sans que je ne trouve une seule départementale sur laquelle rouler en profitant des capacités de ce vélo qui demandait à voler. Je suis rentrée moins rassurée que jamais par l’inconfort rencontrée, il va falloir y retourner. Rien à voir avec l’ouverture tant attendu des piscines, j’étais aux premières loges pour profiter d’une ligne quasi vide ce lundi matin, je pensais finir asphyxiée au bout des premiers cent mètres et j’ai choisi la brasse coulée pour nager plus longtemps et profiter des sensations. Mais très vite, le crawl a repris le dessus avec des réflexes dont je n’aurais jamais cru qu’ils seraient de l’ordre de l’acquis tant j’en étais encore, du moins je le croyais, à réfléchir tour à tour à mon opposition, au gainage et à la position, au battement de jambes et à la respiration. D’un coup, tout m’est apparu tellement fluide, agréable et léger, j’ai ressenti un soulagement mêlé de joie et d’excitation en venant à bout de la première longueur. Enfin, je savais nager.

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