A sept jours du triathlon, la pluie a décidé que la période d’entraînement devait cesser de suite, pas seulement à la fin de la journée ni même à l’issue de ma sortie matinale dans le seul stade ouvert dans le quartier, non il fallait que cela tombe au moment où je venais de finir de m’échauffer, au bout de quatre kilomètres ; et tant qu’à faire, le ciel n’a pas envoyé d’alerte, à la limite un crachin préliminaire histoire de mettre tout le monde aux abris avant l’averse, non là aussi il a fallu que des trombes d’eaux diluviennes sorties d’on ne sait quel nuage sacrément enragé s’abattent instantanément, à la manière d’un avion bombardier d’eau qui m’aurait pris en chasse, comment dire. L’effet fut imparable.
La flaque que je suis devenue en une seconde est rentrée illico en tachant d’y voir à un mètre entre les gouttes pour ne pas prendre non plus un fâcheux poteau sur le chemin. En même temps, ne dit-on pas que la dernière semaine avant une course doit servir à faire du jus, laisser le corps récupérer, s’hydrater et faire le plein de glucides au repos ? La pluie est de bon conseil, certes ses méthodes pour se faire entendre sont parfois un peu radicales, mais tête brûlée que je suis je n’aurais pas prêté attention à sa sagesse sans cet épisode malheureux de douche froide désagréable en plein footing dominical. J’ai su l’écouter puisque sitôt le soleil réapparu, je ne suis même pas sortie courir à nouveau.
J’ai attendu le lendemain soir pour une dernière sortie de 45mn, pour ne pas rester non plus sur une interruption trop brusque de mes habitudes. Et pour bien faire les choses, parce qu’en effet un peu de détente physique ne serait pas du luxe contre la pression et pour éviter une blessure de dernière minute, je suis retournée nager une dernière fois. Par un miracle encore lié aux humeurs célestes, j’ai réussi à attraper le train de 18h46 en étant sortie à 18h avant de repasser chez moi me changer et repartir à vélo. Un miracle. Sans doute, me suis-je dit, cette dernière baignade était-elle légitime et bienvenue après un après-midi entier à plancher sur le tracé des parcours à Chantilly, course vélo et nage.
Je ne suis pas prête et je ne le serai pas, mais j’arriverai sur la ligne de départ avec envie.