Tout commence par la mesure, tout finit par la mesure. J’en suis à deux heures tout juste d’entraînement, une heure et cinquante-neuf minutes très précisément, après ma course jeudi midi, tout en bas du classement de mon club, en dixième position alors que le premier caracole en tête avec seulement quatre heures de triple effort en milieu de semaine, je me maintiens avec peine en troisième position du Paris Sport Club dans le classement français virtuel Ironman. C’est le froid qui me retient de partir le matin par des températures négatives à vélo alors que d’autres le font, je mesure ma faiblesse en me comparant à d’autres cyclistes dans la ville en pleine journée, d’une part cela ne m’aide pas à me hisser en selle, d’autre part il fait déjà jour. Restons centrée sur nos propres objectifs et au-moins motivons-nous à aller nager pour doubler l’effort, quitte à se faire un peu violence en fin d’une longue journée, je me promets la détente. Une fois sur place, non seulement la promesse est tenue, mais elle s’accompagne d’une surprise. Une méduse géante et éclairée de spots roses surplombe le bassin extérieur et lui donne une magie exceptionnelle et unique, l’eau fume plus que jamais au contact de l’air glacé, je reste figée devant le spectacle une minute avant de m’enfoncer dans l’eau, je n’y vois pas à un mètre. Les sensations sont agréables et à chaque mouvement de crawl, la méduse apparaît figée dans les airs, comme suspendue à une nuit éternelle, tout mon corps s’étire et se détend sous l’eau. Cette année, pour la première fois en dix ans, j’ai croisé des méduses dans la baie de Tinos, j’ai appris qu’elles apparaissent en suivant un cycle de sept, effectivement j’étais à New York l’année où, selon cette logique, j’aurais pu les croiser une première fois, comme à Nice ou aux Sables d’Olonne, et je me plais à croire que le corps humain suit lui aussi un cycle énergétique, qui respecte des phases plus dynamiques et d’autres où le repos est de mise, je suis une méduse.

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5 réflexions sur “Nadège Night and Day #26

  1. Les limites, quelles limites, sur quelles bases : à 15 ans on m’a enfermé dans une sorte de collège de la Marine Nationale à Saint Mandrier le GEM en 1964. Tous les matins branle-bas de combat, petites espadrille short, jersey, 45 minutes de course, de pompes et autres souffrances physiques. De nuit comme de jour, toutes saisons. Nous étions encadrés par des Commandos Marines. . .
    Merci pour le Like Isa.

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      1. De fait s’ils ont fait de nous de supers techniciens, ils ont fait de nous des hommes. J’ai fait deux fois le tour du monde sans jamais m’être perdu. Même en pleine jungle. J’ai mis 44 ans pour apprendre pouquoi ai-je été enfermé dans cette école. À glacer les sangs. . .

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