J’ai accompli le rêve de toute une vie, c’était la semaine dernière, un matin de grève comme tant d’autres matins du mois de novembre où il n’y a plus ni transport ni lumière ou chaleur, je continue à rouler roucouler et me la couler douce, je suis passée au Pilâtes niveau intermédiaire. Pas de ballon ce matin-là ni de cerceau mais des haltères pour travailler le dos et les abdos en profondeur, en position debout et allongée sur le tapis, je le rapproche de la coach à son arrivée. Nous sommes très peu nombreuses et je ne la quitte pas des yeux pour caler mes mouvements, tentatives de mouvements, sur les siens et montrer ma bonne volonté en tant que débutante parmi les avancées, qui sans exception se regardent dans les grands miroirs autour de la salle, j’imagine qu’elles savent se corriger toutes seules, j’en suis encore à ne pas vouloir voir ma faiblesse pour ne pas me décourager tout de suite, je sens que les exercices me font un bien fou. La séance est intense, j’en sors confiante et fortifiée, le dos droit les épaules relâchées, souriante. C’est ainsi que j’arrive à la dernière séance RPM, la troisième de la semaine, ce dimanche dans une salle pleine à craquer, je ne sais pas si derrière les autres sourires se cachent autant de courbatures que chez moi à mesure que je sollicite des muscles jusqu’ici restés en sourdine, cette sensation physique d’avoir travaillé reste très agréable, sauf au moment d’avoir à grimper en danseuse sur la selle à nouveau, ça pique comme dit la coach en allumant la boule à facettes.

Photo : Bernard Villemot, Vichy, 1953.

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