l’ouvrage ne compte pas ses jours ouvrés
puisqu’il œuvre
à ouvrir tout ce qui ne l’était pas encore
comme un élan vers la lumière
vers l’impossible
le noir qui se laisse dompter
couché sur le blanc
l’inavouable que je lis à même la page
la victoire sur l’interdit des foules averties
et la paix éternelle signée sans invasion
parce qu’aucune guerre ne s’est déclarée par écrit
au contraire d’un chantier
dont on dessine le plan
pour parer à ce que l’on sait de chaque saison
pourtant l’écrit surprend aussi par l’émotion
quand ouvrir la porte est une action répétée
visualisée sur invitation et puis
sur le seuil les mots me manquent
et la main s’empare
de la poignée comme d’un stylo invisible
pour mettre au présent ce qui s’écrivait déjà
Photo : Hans Hartung, 1971.
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