Retour sur les planches de Deauville pour le marathon, que je vais courir en relais avec Christine, je pars en première et pourrai profiter de la piscine olympique en attendant le finish. C’est en tout cas ce que je me dis, je vais courir un semi-marathon avant de passer le relais, le paysage devrait être très agréable sur la boucle et je profiterai de quelques longueurs avant de m’offrir le sprint final de 195m sur les planches mythiques pour passer l’arche ensemble. Première surprise, le premier relayeur ne court pas un semi mais 22,5km et le second 19,7km, je vais prendre le départ en me positionnant au mieux dans les sas, celui des relayeurs est prévu après les marathoniens de 4h30, ce qui n’est pas envisageable, et surtout je vais devoir avancer dans une boucle interminable de presque deux kilomètres avant de sortir de Deauville la première fois, puis repasser par cette même boucle infernale avant de passer le relais à Christine. Le paysage est vraiment très agréable sur le parcours, le temps est plutôt dégagé avec de jolies éclaircies et une bruine ponctuelle qui revigore, je passe les 10km en cinquante minutes et j’arrive au passage du semi une heure après, je tends enfin la ceinture du relais au 23e kilomètre. Nous sommes alors classées 3e relais féminin, ce qui n’est pas mal du tout parce que nous n’avions pas envisagé de podium et ne savons pas combien de relais femmes courent en face. Je vais prendre ma douche sans passer par la case piscine pour ne pas louper le sprint final. J’encourage les coureurs depuis les planches, ceux qui vont passer la ligne autour des trois heures et je me remets en jambes pour ne pas flancher au moment où il faudra redémarrer. Christine apparaît une heure plus tard, j’ai eu le temps de profiter du ravitaillement et de suivre les derniers mètres de coureurs bientôt soulagés, parfois à l’agonie, je lui fais des signes de loin et me mets à trottiner à son approche, nous courons à travers un public rassemblé de part et d’autre des planches, nos noms sont criés, nous sommes encouragées jusqu’à la ligne d’arrivée. 3h41, deuxième relais féminin, nous ne nous attentions pas à un si joli podium, c’est la fête ! Beaucoup de triathlètes étaient inscrits sur ce marathon, qui m’a définitivement réconciliée avec la ville de Deauville dans laquelle j’avais jusqu’alors des souvenirs de séminaires enfermés au Normandy Barrière, le triathlon olympique et le marathon sont des rendez-vous qui compteront. Nous arrosons notre podium au déjeuner comme il se doit en Normandie, en terrasse chauffée et avec une bouteille de cidre local, avant de retourner faire un tour dans une très jolie petite boulangerie proche de la gare dont les pains spéciaux m’ont régalée pendant tout le séjour, Anne la patronne nous reconnaît de la veille et nous félicite en espérant nous revoir très vite. Notre train est prévu à 17h02, désormais chaque minute me rapproche un peu plus de Paris, mon cœur bat à cent à l’heure et je ne cesse d’aller voir et revoir une photo que j’ai reçu le samedi pour me soutenir dans l’absence et l’attente, si le cliché était en papier il serait déjà usé des milliers de baisers que j’envoie à chaque visite, je ferme les yeux et m’endors de bonheur tandis que le train file à travers l’obscurité qui envahit les dernières gares sur le trajet vers elle.

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