Ton travail consiste à avancer dans tes propres pas plutôt que de suivre tous ceux de ces autres personnes qui s’avancent vers toi, et tu avances – quand bien même tu avancerais à petits pas. Et quand bien même tu ne connais pas encore cette personne que tu es sensée reconnaître dans le miroir, tu aimerais bien passer de l’autre côté comme Alice et créer ton monde imaginaire, tu préfèrerais fuir cette réalité qui ne te correspond pas plutôt que de la changer à ton image. Pourtant tu avances, de la résistance foncière à toute assistance ou compromis à la réalité, bientôt tu te laisses aller à une curiosité pour les sentiments qui t’ouvrent à un extérieur autre, tout cela prend du temps et de l’énergie, parfois tu désespères et tu restes sur le fil du rasoir, bref le lapin blanc n’est jamais loin qui agite sa montre en prétexte à la fuite face à la raison, tu ne restes pas insensible à la folie douce de l’attirance et des affinités qui t’ouvrent à la vie. Ton attirance te porte vers le féminin et tes affinités plutôt vers le masculin, c’était toujours ainsi et tu le savais quelque part mais à présent, tu en prends conscience comme une évidence. Au lieu d’éviter la confusion de genre, tu la provoques sans que ce ne soit l’intention, simplement tu as pris l’habitude de ne pas savoir respecter les codes ni répondre aux attentes, depuis toujours aussi, la gêne qui surprend celle ou celui qui t’appelle Monsieur concerne cette personne et non plus toi, tout au plus tu t’amuses de l’intrigue qui se lit sur son visage. Ce qui t’importe est moins de te justifier que d’explorer l’attirance des contraires d’un côté, les affinités électives et autres étranges ressemblances de l’autre, tu te réconcilies avec la vie.

Une réflexion sur “Genre #2.1.3

Laisser un commentaire