Combien de fois ai-je emprunté ce même trajet et jamais je n’avais encore remarqué qu’une ligne verte conduisait directement de chez moi à chez ma sœur, pareille à celle tracée la veille du marathon et qui permet de respecter la distance des 42,195km. Depuis Barbès, la direction Nation me mène sur une succession de repères qui s’enfilent comme les perles de nacre sur un collier, l’adresse du meilleur restaurant indien dans le quartier de La Chapelle, les rendez-vous savoureux à La Rotonde et mes cinémas préférés sur les quais de Seine et de Loire, les séances de Gestalt et le lieu incontournable pour déguster une soupe pho à Belleville, la station de métro de ma nageuse préférée et ensuite la station de métro de ma trésorière préférée, puis celle d’Elsa dans une autre vie et celle encore de ma marraine le temps d’explorer mon identité d’abstinente 90 jours. Les dénominateurs communs et ces infimes détails dans le glissement subtil vers l’autre, d’un côté ce que je vais répéter dans ma quête incessante de l’histoire qui va marcher à partir de ce que j’ai retenu des précédentes, faits et gestes ou encore échec et expérience, et toute la magie qui va apparaître cette fois-là où la répétition bascule, de l’autre côté. J’ai tendance, si deux mois se succèdent avec les jours qui tombent à la même date, surtout avec un 1er jour du mois qui initie la semaine, à en comparer les événements. C’est exactement ce que j’ai fait pour rapprocher les deux week-end si semblables que cela devait cacher quelque chose, comme un cadre planté qu’il me fallait reconnaitre pour appréhender l’inconnu, être à l’affut de la nouveauté et y déceler le merveilleux. Ce week-end-là, à nouveau je déjeunais entre sœurs et je recevais des cadeaux, pour mon anniversaire cette fois, et j’amenais toujours de quoi boire et des fruits en dessert, mieux choisis et dont je me suis davantage régalée parce que j’avais envie de rester pour prolonger la discussion, continuer à être fêtée et profiter de la promenade sur le retour. Je me souviens de la légèreté de cette balade sur le terre-plein du boulevard de la Villette qui suit la ligne 2 et sur lequel est tracé une ligne verte pour suivre un parcours de la santé qui m’amuse, je me mets en scène, je prends des photos, Barbès m’attend là-bas. Direction Etoile, tout reste à explorer et c’est vers cette destination que j’entends voler. Le lendemain de ce premier déjeuner entre sœurs, ma balade une première fois annulée pour cause de tempête de neige me mène par les boulevards des Maréchaux au-delà de la porte de Clichy vers laquelle je cours tous les midis à la rencontre du soleil au-dessus de l’Arc de Triomphe, il est à son zénith comme j’aimerais l’être moi peut-être un jour. Le lendemain de ce nouveau déjeuner, c’est la tempête de neige et j’imagine que la balade sera annulée. Non seulement il n’en est rien mais nous nous retrouvons plus tôt que prévu et au chaud. Combien de fois suis-je passée par ici. J’ai pris la bonne direction.
Bonjour ,effectivement les endroits par où nous passons souvent reste un mystère pour nous.
Rien n’ est impossible :
tu veux être au zénith ou être un zénith ?
Compte sur moi: sttps//:houcin.com
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Beau texte, en te lisant je me suis dit « elle devrait écrire un livre/roman sur le marathon »
Au plaisir de te lire bientôt
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Depuis mon pays de vache, redécouvrir Paris ainsi , c’est très sympa. Je ne cours pas, suis plus flâneur, ça ne m’empêche pas d’admirer en même temps que je me souviens, merci !
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