Retour sur les 20km de Paris dans le cadre de la préparation du marathon d’Athènes. Jamais de toute la semaine je n’ai autant parlé de menace de pluie par un temps aussi limpide et de chaleur si extraordinairement fluide durant tout un été et ses prolongations en automne. Il ne faisait pas l’ombre d’un doute, au cœur d’un été indien en plein mois d’octobre pourtant, que le ciel soit au beau fixe encore ce dimanche comme la plupart des précédents, mais chacun y allait de son petit mot pour assurer que ce quasi semi-marathon serait très humide. La course à pied a cela de charmant qu’elle relie à soi au moment de l’effort, à l’ici et maintenant de l’endurance pour se centrer sur ses propres ressources et donner le meilleur en se concentrant sur nos propres conditions physiques et psychiques, tout en permettant de prendre en compte l’environnement le plus immédiat, l’espace et la distance qu’il reste à parcourir, le temps et le contexte plus ou moins favorable dans lequel se déroule le parcours. Rien de mieux pour remettre les pendules à l’heure là où le reste vise souvent à se disperser. Dans le bus que j’ai pris pour rejoindre le lieu du rendez-vous, les coureurs sont récupérés à tous les arrêts ou presque et se saluent en vérifiant sur le dossard les sas de départ des autres. J’arrive à la minute près pour la photo de groupe, nous sommes très nombreux sous le soleil, je ne suis plus seule. Et pourtant, je cherche très vite à me désolidariser des autres en avançant vers la ligne de départ pour m’élancer de mon côté et rapidement trouver mon propre rythme. Le parcours doit nous emmener depuis le pont Iena vers l’avenue Foch à partir de laquelle nous courons la première boucle dans le bois de Boulogne jusqu’à la porte Saint Cloud, la seconde boucle se joue sur les quais rive droite avant de traverser au 17e km vers l’arrivée. Evidemment, j’ai bien en tête les deux dernières sorties longues où j’ai du quasiment abandonné au 15e km tant la douleur m’empêchait de courir, je reste attentive à mes ressentis. Au 7e km, je dépasse le meneur d’allure qui se charge d’emmener les coureurs vers la ligne en moins d’une heure et quarante minutes, sans doute suis-je partie un chouia au-dessus de mes prétentions, toujours est-il que celui-ci me rattrape dès le 13e km sans que cela ne m’affecte. Bientôt le redouté 15e km se profile et je ne ressens pas de douleur particulière tandis que nous enchaînons les premiers tunnels aux tortueux dénivelés, je ralentis le rythme, je décélère. J’en viens même à marcher pour souffler pendant une minute alors que le reste des coureurs assez logiquement s’arrache au même moment pour tout donner dans les deux derniers kilomètres, le pont a été traversé, il n’y a plus de tunnel à remonter, la ligne droite est devant. J’ai tellement peut d’avoir mal et de ne pas m’en remettre que je n’arrive plus à savoir si la douleur m’a rattrapée ou si je suis simplement victime de ma propre appréhension, je suis zen. Pourvu seulement que je récupère vite et bien de ce 20km car la dernière ligne droite vers le marathon commence dès le lendemain. Une heure quarante-deux minutes, sans surprise. J-20.

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