07/10-17/11. Un nouveau lundi. Six semaines avant le marathon de Palerme. Un tout petit 7km au réveil pour vérifier les sensations au niveau de l’orteil dont je ne sais pas s’il est cassé. Forcément, les sensations ne sont pas bonnes, j’ai peur d’avoir mal et ce faisant je suis tendue. Et tout en courant, je me dis qu’il est impossible que mon orteil soit cassé, auquel cas je ne serais pas en train de courir et me faire cette réflexion, fêlé tout au plus, un peu comme moi. Quoique j’ai fait preuve d’une sagesse inédite pendant les dix jours qui ont suivi la blessure, j’avais tout prévu avec les trois premiers jours de repos total, mis à part la marche parce qu’il ne faudrait pas non plus risquer de plomber le moral en cessant toute activité physique, puis reprise de la natation le mercredi midi, un moment de grand soulagement sans douleur, puis ont suivi à nouveau deux jours de repos occupés à d’autres plaisirs comme le chant, les échanges avec Alex, une autrice du Maine de passage à Paris pour la promotion de son livre ; enfin une reprise en demi-teinte de course le samedi avant d’aller travailler, natation le soir. J’ai aimé retourner courir, moins la peur d’avoir mal, encore moins le bassin de nage bondé. Un dernier jour de repos, soit un total en dix jours de six jours off, sans course ni affolement. Et l’idée fixe au réveil ce matin qu’il était grand temps de reprendre l’entraînement, au mieux la blessure continue à se résorber, certes plus lentement que prévu et si blessure il y a, au pire l’orteil comprendra lui-même qu’il n’a rien à faire dans ce programme de préparation marathon, il se détachera de lui-même et ira voir ailleurs si mon pied y est ? Je n’exclue rien.

Suivent 8km le soir, soit le tour de mes deux stades, le troisième étant en travaux à son tour. Cette blessure me rappelle ces personnalités dont on entend l’accent canadien lorsqu’ils se mettent à parler, beaucoup moins lorsqu’ils chantent. Autant je boîte en marchant, et on me le fait remarquer, autant lorsque je me mets à courir ma foulée est lente mais moins chaotique. Et il se trouve même que la douleur s’estompe lors de cette deuxième sortie, le plaisir revient. Et j’achève mon retour sur la piste par une séance de test VMA que je n’effectue bien sûr pas, je me contente de trottiner à côté des autres coureurs en les encourageant, j’ai besoin de leur contact pour rester motivée, je tente tant bien que mal de dissimuler la douleur mais il se trouve que je cours n’importe comment et on ne tarde pas à me le faire remarquer, je suis bien entourée et c’est ce que je cherchais en venant dans un club, je ne force pas, j’arrête de courir. Il n’y a bien que la grande magicienne pour m’affirmer qu’avec un orteil cassé et un bandage soigneusement ficelé, elle a pu continuer à pratiquer l’art martial dans lequel elle excelle, sans risquer d’aggraver ses postures ni souffrir, n’est pas non plus grande magicienne qui veut.

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