pour désarticuler le silence dans les mots j’ai trafiqué mon temps librement transformé
ton quotidien son merveilleux faisons chemin toujours plus haut jamais 
plus loin que nos deux mains
aucune aiguille ne tourne ici le temps n’est plus sinon pour tisser le fil de l’instant assis
nous tricotons à même le corps nos courbatures son nœud coulant relâche
les tensions de l’attente 
tu es là à présent attentive et tentée tu cours par tous les temps je t’entends respirer
je retiens mon rire et par saccades je soutiens ton effort pour mieux tout
relâcher dans mes bras

Photo : Pablo Picasso par Brassaï, 1960.

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