C’est moi qu’on enterre. Sur la photo de la soirée festive cela ne se remarque pas trop et pour cause, le cliché a été pris plusieurs  mois avant le jour de mon véritable enterrement, les gens plaisantent autour de moi, les discussions s’animent autour d’un peu tout, rien ne laisse à penser qu’il pourrait se passer quelque chose. Pour le dire vite, elle m’insuffle une énergie folle, un souffle de vie comme savent le prodiguer les grands magiciens, parce qu’au moment où je l’ai rencontrée on m’enterrait. Je me surprends à poursuivre nos conversations au point où nous les aurions laissées la veille, si nous avions passé la soirée ensemble, pour une raison qui m’eut échappée. Quand je dis qu’on m’enterre, il faut le comprendre d’un point de vue symbolique, bien sûr. Je ne finis pas dans un cercueil et personne ne prie pour moi, je ne meurs même pas.