Le soleil, son sommeil à elle alors qu’il se lève, les pins maritimes puis les palmiers, la mer… et enfin la baie des Anges qui s’offre à notre vue après plusieurs heures d’acclimatation à l’été. Elle ne me croit pas lorsque je lui dis que le soleil se lève à 8h42, il fait nuit noire lorsque nous sortons pour prendre le métro de 5h59, c’est le désert comme lorsque je pars à vélo pour Molitor. Nous nous engouffrons dans le train, prêtes à traverser la France et une saison vers la Provence. Les paysages jusqu’en Bourgogne sont givrés, j’imagine mes chaussures en train de briser la fine couche de glace avant de se poser au sol dans ces températures négatives, elle dort à côté. Je surveille l’heure, la lumière se fait déjà plus présente comme l’orchestre qui s’accorde avant le concert, et d’un coup il apparaît, parfaitement rond comme une pièce dorée et chaud à travers la vitre, réveillé comme s’il poursuivait sa route en croisant notre train, il est exactement 8h42. Le soleil ne nous quitte plus à partir de cet instant magique, il nous suit pendant tout le trajet depuis Paris jusqu’à Nice en passant par Lyon, Aix-en-Provence et Marseille, que nous traversons, il nous accompagne pendant trois jours entiers, nous comble de bonheur et de joie, j’ai préparé un thermos de café et elle a prévu des biscuits et les Haribos, nous nous régalons. La Saint Victoire se dresse face au train arrêté en gare et s’offre à notre contemplation, sublime. Plus tard, c’est le Mont Ventoux qui nous salue depuis sa pointe enneigée, la végétation provençale m’est familière pour avoir passé les étés de mon enfance dans le Luberon au point que je peux deviner les odeurs à travers la vitre, nous progressons doucement vers le printemps. Nous longeons la Côte d’Azur à partir de la gare de Toulon, les pins maritimes se mélangent aux palmiers et d’un coup, alors que le soleil est maintenant haut dans le ciel et que le café nous a réveillé pour de bon, elle apparaît comme la promesse d’un week-end en plein été, la mer. Saint-Raphaël, que j’espère visiter à l’occasion du stage de triathlon au mois d’avril, puis Cannes et la Croisette, enfin Antibes, les plages et les vagues défilent et nous enchantent, enfin Nice et le moment de nous dégourdir les jambes jusqu’au Cour Saleya, je me sens en vacances. Les gens flânent le long de l’avenue Jacques Médecin et nous prenons tout notre temps pour admirer les bâtiments qui rappellent l’Italie, l’installation du tramway a balayé toutes les voitures, le trajet est agréable, je n’arrête pas de répéter que c’est génial, c’est dingue d’être là. Les clés de l’appartement récupérées et nos bagages déposés, nous découvrons la baie des Anges et la magie opère comme à chaque fois, les palmiers dépaysent et le soleil rit aux éclats. Nous nous posons en terrasse pour déjeuner, je lui dis qu’elle a déjà pris des couleurs, j’ai envie de tout prendre en photo et en même temps de rester déconnectée de tout autre chose que l’ici, la salade niçoise et les spécialités locales nous sont servies avec enthousiasme alors que l’après-midi est déjà bien entamé, le marché aux fleurs laisse la place aux promeneurs, j’ai l’impression d’avoir laissé l’hiver et la grisaille loin derrière moi, pourvu que les minutes durent des heures.

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