A quoi tient sa féminité ? A quoi tient la féminité de toutes ces personnes qui t’inspirent, sinon une personnalité qui se distingue parmi toutes et qui te fait un effet fou dans la foule, cette élégance qui n’a pas besoin d’en faire trop, comme une assurance sans être déjà virilité. Si tant est qu’elle existe, la féminité t’échappe, c’est bien ce qui t’attire et t’intrigue chez elle. Peut-être te faudrait-il non pas opposer féminin et masculin mais la femme à la petite fille, voire ne pas les opposer vraiment mais trouver dans l’évolution de ce qu’était l’une vers ce qu’est devenue l’autre, la personne adulte qui prend conscience d’être une femme, le sujet. Devenir son autre, être responsable de ses choix au lieu de rester victime, combien de victimes as-tu croisé dans cette foule où soudain en effet se distinguait une tête haute et fière, et c’est vers elle que tu es allée par attirance, curiosité, croiser ton parcours avec son chemin. C’est la féminité qui crie sa liberté dans la chanson interprétée par Aretha Franklin : « Think! », Pense ! Tu ferais mieux de penser à ce que tu es en train de me faire, réfléchis-y ! Cette féminité-là qui ne se laisse pas enfermer dans une case ou pseudo pression sociale, dans cette facilité de projeter sur l’autre ses propres peurs, sa frustration dépendance et soumission, cette féminité tu la croises à présent parce que tu la cherches en toi et tu la trouves chez elles. Toutes celles qui ont dû à un moment donné de leur vie prendre des décisions, le contre-pied et la tangente aussi pour ne pas plier sous les décisions imposées par un ordre qui n’existe pas, celles qui sont devenues responsables pour ne pas finir victimes et imposer cet état à d’autres, celles qui en refusant, en s’obstinant à refuser l’inacceptable ont imposé aux autres le respect. Voilà donc ce qui m’attire dans cette féminité qui, sitôt que je veux la cerner, s’échappe déjà, le sentiment de respect que m’impose celle chez qui je reconnais mon propre élan et ma fierté, et cette autre chanson d’Aretha Franklin, « Feel like a Natural Woman » qui dit ce sentiment, je me sentais fatiguée, je n’avais plus d’inspiration, le jour où je t’ai rencontrée c’était la clé, j’ai retrouvé ma tranquillité d’esprit parce que tu me fais sentir comme une femme naturelle. J’ai un inassouvissable besoin de me sentir vivante pour de vrai et non pas seulement en vie, pour avoir pris conscience de ce besoin je reconnais parmi la foule les autres figures vivantes, elles m’en imposent et je m’identifie en elles, je les admire, je ressens une immense empathie et un furieux désir d’entrer en contact, nourrir le lien, approfondir les affinités, être inspirée, ce sont elles qui tracent leur route et accompagnent la mienne, avec leurs doutes, mes espoirs, et chaque jour un peu plus je leur suis reconnaissante de m’avoir réconciliée avec la féminité. Avec la mienne mais pas seulement, avec toutes les féminités qui ont pu me déranger auparavant parce que j’étais incapable de m’identifier et que cette étrangeté me dérangeait comme un artifice, une ruse trop visible et que l’autre utilise à des fins selon moi douteuses, au lieu d’admirer au contraire l’art et la manière de faire de la féminité une arme en ce monde.

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