Bien sûr que je me suis doutée de quelque chose lorsqu’on nous a fait entrer gratuitement à la piscine samedi dernier, j’ai pensé que la fermeture était proche et que la décision de nouvelles mesures devait déjà avoir fait le tour des institutions concernées. C’était une belle journée, nous vivions les derniers rayons de soleil du mois d’octobre. Je suis arrivée parmi les premières après la pause déjeuner devant un bassin vide que j’ai pris en photo pour me rappeler mon état d’excitation et de joie les jours suivants, comme lorsque nous nous enregistrions enfant le jour de Noël à l’attention de l’autre que nous étions après les fêtes, remplis de tristesse et de nostalgie parce que c’était fini. Rien à voir ce samedi-là avec le mardi de la même semaine où j’étais retournée pour la première fois nager depuis dix jours après cette douleur diagnostiquée par la première ostéo vue en urgence avant le triathlon XS comme l’inflammation de la lombaire L5. Rien à voir non plus en consultant la seconde ostéo puisqu’il s’agissait d’un déplacement du bassin, cette fragilité personnelle dans laquelle s’immisce mon corps à la moindre faiblesse ou à l’occasion d’un effort plus intense que d’ordinaire, cette douleur familière. Mardi donc je retourne nager, malgré la contre-indication, juste dix minutes pour voir. C’était tout vu, j’arrive en pleine séance d’aquagym et les nageurs sont alors relégués dans les deux dernières lignes laissées libres, je suis tendue et j’essaie de compenser pour ne pas trop sentir la douleur, je tracte en nageant le crawl et je m’applique en brasse. Dix minutes suffisent pour que je me sois défoulée sans commencer non plus à forcer et je boîte en conséquence en sortant du bassin, le retour à pied me paraît interminable. Lorsque j’y retourne le samedi, je me promets de ne pas rester plus de vingt minutes et je profite en effet d’être seule ou quasiment dans ma ligne pour délier jambes et bras autant que faire se peut, ça tire forcément dans le bassin mais je parviens à nager 1km. La transition de l’eau au plancher ferme est toujours délicate mais la satisfaction intacte, alors quand j’entends parler de fermeture des piscines pendant quinze jours, j’y retourne. Une dernière séance en nocturne pour fêter cette dernière occasion, tout le monde y est. Je résiste pour rester dans ma ligne, doubler si besoin et garder mon rythme de récupération en brasse en laissant les autres me doubler, je me sens plus à l’aise et je m’approche des deux kilomètres de nage au bout d’une demi-heure, sans avoir eu mal. La sono crache des sons d’éléctro pour motiver la séance d’aquagym et j’ai presque envie de bouger au même rythme, quel soulagement de ne plus me sentir handicapée, j’espère revenir en pleine forme dans ce même bassin, j’espère qu’il ouvrira cette année mais le pic de l’épidémie est attendu pour la fin du mois d’octobre et tout laisse à présager d’une reconduction des fermetures à une date encore trop lointaine, incertaine.

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