Il fallait bien, pour fêter notre premier anniversaire, retourner dans ce même lieu où nous nous sommes posées ce samedi soir, veille du départ pour le pays des Vikings et alors que je revenais d’une après-midi passée à chanter avec la chorale, dans le joli château de Presles. J’aurais plutôt eu tendance à vouloir me poser, faire mes bagages et me coucher au plus tôt. Mais quelque chose m’intriguait dans le profil de cette inconnue sans donner au rancard trop d’enjeu non plus, nous avions échangé dans l’après-midi pour convenir de l’heure et du lieu. Lorsque je l’ai vue, je me suis félicitée d’avoir suivi mon instinct, moi qui ne m’attendais à rien, j’ai été plus surprise encore que si je m’étais préparée à faire la rencontre du siècle, j’avais l’impression de retrouver une connaissance, quelqu’un que j’aurais perdu de vue et dont les retrouvailles auraient expliqué le sourire dont je ne me suis pas départie de la soirée. Je m’en souviens encore lorsque nous retournons ensemble en ce nouveau samedi soir sur les lieux de la rencontre. Nous avions alors pénétré un café par défaut, le lieu prévu étant bondé, sans espoir d’y trouver une table non plus, sauf qu’une place était par miracle restée libre. Rien que pour nous. Nous nous étions installées, j’étais allée chercher des bières, puis nous avions commencé à parler et le temps s’était arrêté parce qu’il y avait trop de choses à dire. Seul un drame aurait pu interrompre ce moment et c’est ce qui arriva lorsqu’elle m’annonça beaucoup trop tôt qu’elle devait rejoindre des amis, en me rappelant très justement que j’avais mentionné au préalable de notre entrevue qu’il me plier bagages pas trop tard moi non plus. Bien sûr, au moment où la nouvelle de sa prochaine disparition me tomba dessus, il n’était plus question pour moi de préparer ni sac ni réveil matinal, plus rien ne comptait qu’ici, maintenant. Mais je ne pouvais rien faire, sinon spéculer sur son désintérêt évident pour moi. Nous nous en amusons en retournant dans le même café, cela fait même plusieurs semaines que nous nous en amusons encore, encore et toujours. Notre table est réservée pour d’autres convives, nous en choisissant une autre qui deviendra également la notre au moment où nous quitterons à nouveau les lieux et dès l’instant où nous y reviendrons retrouver nos repères. Pour l’occasion, je me fais une fête sans nom de commander une planche, chose qui n’avait pu être envisagée, étant donné le départ précoce de mon interlocutrice, alors que nos voisins, scène cruelle alors que je devais bientôt subir son absence, se régalaient sous nos yeux. Avant même que les cuisines n’ouvrent, je voulais la commander, cette fameuse planche de la revanche, mais l’on me rétorqua qu’il était trop tôt. Puis, le serveur m’annonça que le cuisinier accusait un certain retard du aux grèves. Nous avons attendu la planche deux heures. Mais ce furent deux heures à me régaler autrement, de sa présence et de notre conversation, de nos premiers souvenirs et de mes dernières questions, incessantes questions, la concernant. La vie est belle, et l’envie belle et bien vivante de la vivre à deux, le plus longtemps possible.

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