Cherboug… et ses parapluies. Je suis inscrite sur mon deuxième triathlon distance olympique et les prévisions météorologiques pour dimanche sont pluvieuses, mais qu’à cela ne tienne ! Pour peu que le vent s’en mêle aussi, je ferai l’expérience du parcours vélo le plus redoutable avant de finir essorée sur la course à pied en front de mer, les paysages normands se méritent. En attendant, je profite d’un regain de chaleur en région parisienne pour une dernière baignade en eau libre sur la base de loisirs de Torcy, je n’avais pas sorti ma combinaison depuis le triathlon de Chantilly, n’espérant même plus passer le cap de la liste d’attente à une semaine.

Le train qui part de la gare de l’Est mardi soir à 18h46 en direction de Vaires est bondé, difficile d’y placer mon vélo dans le compartiment pourtant adapté sans risquer certaines réactions hostiles de passagers, je regrette la trêve aoûtienne où les trains nous étaient réservés… Sur place, très peu de nageurs se sont mis à l’eau, je ne reconnais parmi les affaires posées dans l’herbes celles de mes acolytes venues répéter une dernière fois leur swim-run prévu sur l’île de Ré ce même dimanche où j’affronterai vents forts, grosse tempête et marées. Elles doivent déjà être dans l’eau depuis une demi-heure, j’enfile la combinaison et me jette à leur poursuite, l’eau s’est bien rafraîchie par rapport aux baignades de cet été – nageons. J’avance en crawl et je m’impose un mouvement de tête pour voir devant moi toutes les deux respirations, je respire sur trois mouvements de crawl, ça tire un peu sur les cervicales au début, mais je trouve le bon rythme pour visualiser à peu près mon parcours sans dévier ou être obligée de me repositionner à la brasse. Merci à Lucy Charles pour sa technique au top. Je suis tellement concentrée sur ce nouvel apprentissage que je ne vois pas passer les deux premières îles, je décide de tourner après la deuxième pour éviter l’algue qui prolifère derrière la troisième île et ralentirait ma nage, d’autant que le soleil est en train de se coucher, déjà.

Lorsque je sors de l’eau, les autres nageurs sont déjà rhabillés. Toujours pas de nouvelle de mes acolytes du swim-run. Les lueurs surréalistes du coucher de soleil me captivent. Il ne reste plus que les moustiques et moi-même lorsque trois têtes hilares sortent de l’eau et me saluent, étonnées de me voir immobilisée devant le spectacle du crépuscule dont la clarté permet de distinguer encore quelques canards et les mouvements discrets à la surface du lac. Ce n’est plus un temps pour aller nager en eau libre, la saison du triathlon tire à sa fin en ce début d’automne, pourquoi donc avoir repris un dossard pour Cherbourg, six heures de trajet dans une même journée pour affronter la pluie. Oui mais l’émotion, oui mais la satisfaction et le réconfort après l’effort, et l’illusion d’avoir grandi encore un peu tout en rajeunissant aussi. Peut-être l’impression, l’espace d’un simple chrono, de maîtriser le temps qui passe trop vite.

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