Dimanche, 8h59. C’est le jour J, je n’ai pas eu besoin de réveil, le triathlon m’appelle. Cette fois, contrairement à la veille, c’est comme il se doit par la natation que commencera l’épreuve, raison pour laquelle je la redoute tant puisqu’il s’agit de mon point faible actuel. Dans le cadre d’une journée idéale, j’aurais pourtant tendance à garder le meilleur pour la fin en débutant la journée par une course à jeun avant de partir sur les routes à vélo et me détendre en fin de journée dans la mer qui aura eu le temps de chauffer toute la journée. Somme toute, ma journée d’hier fut quasi idéale, celle à venir débute sous un soleil splendide. L’événement se déroule à la piscine Georges Hermant dans le XIXe, les vélos d’appartement sont positionnés à la sortie du bassin de 50m et la course à pied se déroule dans le très jolie quartier de la Mazouïa, on nous promet un parcours aux dénivelés prometteurs, j’ai trop hâte. Je pars avec la vague de 12h30, la sixième sur douze, je suis arrivée une heure en avance comme conseillé et briefée au moment où la vague précédente s’élance, certains à la brasse. Pendant un quart d’heure, je m’échauffe dans la ligne laissée libre et je réussi à tenir en crawl sur toute une longueur malgré la nervosité, je reviens à la brasse coulée, mon cœur s’accélère. Puis le moment vient de régler les vélos, j’ajuste la selle et me familiarise avec les vitesses. Enfin, le départ est donné par l’organisatrice, Edwige qui dirige en maîtresse de cérémonie la première édition de cet événement dont le déroulé est impeccable et l’énergie communicante. Je pars en crawl sur la première longueur mais je sens vite que l’excitation me coupe le souffle et qu’il va me falloir tenir jusqu’au bout au même rythme, je décide de revenir en brasse coulée comme à l’échauffement. Sur les côtés, je vois les autres devant, je ne suis pas non plus la dernière, je me recentre sur ma respiration, sur l’économie et l’énergie des gestes. Dans le dernier aller-retour, je repasse en crawl non sans mal, j’ai un sacré boulot à faire. Sortie du bassin, je monte en selle le temps de me vêtir aux couleurs du club et sans me sécher, j’ai réglé le vélo sur la vitesse la plus courte pour donner le maximum d’élan dès le départ et relâcher la résistance sur la fin du parcours qui prévoit ici aussi une petite côte. Devant les vélos, de gentils bénévoles nous aèrent à coup de planches, le spectacle est drôle. La transition du vélo vers la course à pied l’est moins, je sens mes cuisses en feu, raidies par l’effort et je peine sur les premiers mètres à retrouver une mobilité normale, l’air frais me fait du bien et je commence à profiter d’une petite descente jusqu’à la première côte dans les petites rues pavées voisine, l’endroit est délicieux mais le parcours ardu, je galère et je râle. Plusieurs fois, j’entends mon prénom et les encouragements des pisteurs mais je ne lève pas les yeux que je garde rivé au sol pour ne pas perdre de vue le parcours tracé, j’ai soif, je peine. La course finit par des marches que je dégringole jusqu’au ravito. Je finis 3e de ma catégorie, ravie et motivée pour progresser dans cette discipline et faire partie de cette équipe de rêve.