Devant la porte je suis frapper vous me voyez un coup plusieurs partout les douze coups c’est trop tard aucune année de joie n’adviendra plus jamais pas de prospérité je finis emmurée. Debout je suis la porte n’avait pas de poignée frappée choquée inquiète je me fais du souci un peu folle on me dit frappée atteinte d’un mal ou frappée d’impuissance à vous d’en décider la cécité s’invite au royaume des givrés perdue je suis pendue perdue la raison vraie bonjour la déraison. Ouverte je suis qu’importe vous m’avez enfermée la poignée j’ai cherché quand les mots j’ai trouvés en petite quantité deux trois maux peu s’en faut sauf qu’éventuellement vous n’avez entendu ce qu’au creux de ma main vers vous j’avais tendu cette pincée d’inquiétude. Quand me lâche la poignée mon poignet n’articule aucun son permettant à ma main de lier les idées rassemblées ensemble en ce gosier dans lequel a osé conspuer Apollon aucun signe je n’émets qui soit intelligible dans ma langue sur mes lèvres dans le blanc de mes yeux en moi vous auriez lu comme dans un livre ouvert sauf qu’à sauter des lignes on repousse le problème. Personne ne m’a serrée aucune poignée de main mon poignet lacéré le suicide a tenté déchiré toutes les pages entaillé tailladé une porte se ferme dix poignards pour vous éventrer les tripes ouvertes je parle continue à parler à double tour ma bouche il faudra bâillonner sécurité oblige pour de bon m’oublier car la mauvaise conscience peut vous jouer des tours quand serrée vous m’aurez ne jamais oublier la clé dans la serrure je dis la vérité. Ignorée outragée déjà morte j’étais bafouée bravée trahie foulée aux pieds violée estropiée transgressée je suis la voix enfreinte la voie non empruntée sans issue ni secours ma porte est faite d’un bois dont le carton est né aucun chêne de forêt n’aurait poussé le vice de n’offrir une poignée pour la planète sauver quand savoir si une porte est issue de secours je cours dans tous les sens aucun ne mène nulle part je pars à l’opposé et la mort me ramène du côté de la vie où se trouve Eurydice enfermée elle aussi si seulement je pouvais seulement me retourner. A l’arrière se situe ma porte de secours c’est connu la panique est une fuite en avant mon verbe n’est pas sacré je le garde pour la fin seule la parole des Dieux résoudra vos angoisses. A votre entendement je suis subordonnée par-dessus bord jetées toutes mes propositions émiettées déversées répandues projetées ma langue est dépendante de votre sain jugement à bon entendeur quoi n’êtes-vous pas concernés à bon entendeur qui je vous ai avertis à bon entendeur quand demain je crache ici à bon entendeur où à bientôt tout là-bas à bon entendeur rien circulez rien à voir ignorée outragée déjà morte j’étais rien ne va plus j’y suis pour rien. Je suis le visage d’ange la part d’humanité spiritueux perdu par évaporation la part de vérité trop infâme pour entendre que même dans le mensonge on dévisage le vrai j’ai enfoncé une porte je l’ai vue si ouverte que vous l’avez claquée fermée et condamnée comme une gifle perdue en toute impunité sans déclic sans un doute j’étais la porte que vous n’avez envisagée.

Photo : Edvard Munch, « Der Schrei », 1893.

3 réflexions sur “Mythologies d’hier, héroïnes d’aujourd’hui: Cassandre #3

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