3’50’’km/h ce soir dans mon oreillette alors que je franchis le quatrième kilomètre. Cela ne m’était plus arrivé depuis la séance de fractionné avec les marathoniens il y a cinq ans, que j’avais du interrompre parce qu’une fracture de fatigue m’avait paralysée sur la piste, je n’avais plus couru ensuite pendant une année entière, jusqu’à mon tout premier marathon. Ce soir je jubile, je finis ma sortie sans blessure, j’ai l’impression de vivre une vraie revanche. Je partage ma joie avec mon marathonien préféré qui ne manque pas de me féliciter et de m’encourager, je m’aligne sur les mêmes courses, ses messages fous me propulsent en avant. Un mardi soir puis un suivant, je retrouve la grande magicienne pour prendre des nouvelles, un verre aussi, et finalement prolonger la soirée puis la suivante par un dîner pour poursuivre nos récits animés autour de sa rencontre avec Yoko Ono, Senseï huitième dan venue tout droit du Japon enseigner son art dans les dojos européens, j’ai droit à une imitation en règle de l’irrésistible humour et de la force affolante de la nippone sur le tatami et dans les vestiaires. A mon tour, je lui raconte le trail au Touquet et les conditions météorologiques dans lesquelles la veste gore tex qu’elle m’avait offerte pour notre trek aux Canaries m’a encore une fois sauvé la vie et permis de finir la course le cœur au chaud et le sourire aux lèvres. Ensuite, je lui raconte mes dernières courses et les temps que j’ai inscrits ces quatre derniers mois, elle qui a suivi tous les périples et le chaos de ma première préparation à un marathon jusqu’à l’abandon de celui-ci en novembre à Athènes, partage également ma satisfaction. Nous nous quittons alors que je viens de lui raconter mon envie de participer au prochain stage de triathlon, en rentrant chez moi je reçois la photo d’une combinaison tri-fonctionnelle, tarif imbattable. La simple envie de faire déjà le récit de ce stage à la grande magicienne, combinaison tri-fonctionnelle super sexy à l’appui, me conforte dans cette idée très loufoque. Après tout, j’ai longtemps été attirée par ces personnes dont j’admirais la liberté et parce qu’elles s’autorisaient à vivre leurs rêves, des aventures de folie, certains sentiments extrêmes, des états propice à la création et aux rencontres, tout ce que je me refusais parce que je ne m’en sentais pas capable, parce que j’avais peur, je me connaissais en tant qu’être limité sans avoir encore compris que la limite est fixée par le jugement extérieur et n’a aucune valeur. Heureusement que la vie provoque les rencontres, qui à leur tour inspirent la création, susceptible à son tour d’élargir le cercle des connaissances et approfondir certaines affinités en partageant toujours plus avec des personnes qui sont devenues aujourd’hui mes compagnons de route, et sans leur confiance je ne serai évidemment pas devenue qui je suis. Rentrée chez moi, je confirme ma participation au stage et me projette en train de batailler dans les eaux vives et dévaler les pentes de l’Ardèche en selle sur un vélo totalement déraillé. Folie, quand tu nous tiens.

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