Parfois, le 31 n’est pas là où on l’attend, ni le jour ni le mois ni les conditions expectées. Souvent le 31 est le jour qui se démarque du restant du mois et plus rarement le 31 est la somme de tous les jours précédents celui-ci pour parvenir à construire une promesse. Tout était prêt pour que le dimanche 31 soit la conclusion parfaite à ce mois de janvier et en même temps je n’avais rien prévu de particulier pour que ce jour soit différent, sinon que j’avais avancé à petits pas et posé une pierre chaque jour, matin midi et soir. Contrairement au mois de décembre, je n’ai pas disparu, je n’en ai même pas eu envie, je me suis accrochée au moment où il n’y avait plus aucune branche pour le faire, où le tronc menaçait d’être scié, les racines déracinées, l’arbre oublié de la mémoire terrestre ; mon cœur écœuré n’a pas seulement continué à battre, il s’est débattu pour s’en sortir. A force de ne pas aller au bout des choses, les choses finissent par se lasser de vous, même le parcours d’échauffement sur une ligne droite de 3km ne voulait plus me voir courir et poussait tous les feux à passer au rouge pour m’empêcher de poursuivre et ainsi me renvoyer au souvenir de la blessure et du retour à la case départ, tellement humiliant. Dimanche, j’ai pu courir trois fois cette distance sans avoir à envisager d’abandonner, cela ne m’était pas arrivée depuis des mois entiers, plusieurs confinements successifs, une éternité qui prenait fin parce que j’ai décidé de m’accrocher à la branche arrachée. Si je la revoyais – pas la branche mais celle dont il est question sans en faire un sujet -, c’était pour aller au bout de tout ce qui n’avait pas été dit encore, ou toujours pas assez. Alors je l’ai revue. C’était comme de renouer avec l’arbre de la vie que j’avais entouré de mes bras ce matin de novembre givrant au Danemark, je me suis sentie ressourcée, reliée à nouveau à mes racines, ou pour le dire autrement connectée à celle que je suis quand je me sens plutôt très bien avec le reste du monde et que je peux enfin m’étirer, toucher le ciel pour y balayer les pensées tristes et m’allonger de tout mon long, sereine.

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