Trois années séparent cette photo de la précédente, prise sur la place Masséna au cœur de Nice. Trois années et trois confinements, je porte la même tenue du club, les chaussures ont changé, et tellement d’autres choses aussi que je m’amuse à regarder ces deux photos en les comparant. Sur la première, j’ai rejoint le club des Front Runners de Paris depuis à peine six mois, j’ai couru et gagné ma médaille d’or au marathon des Gay Games, supportée par la coach Delphine, je suis partie courir le marathon d’Athènes en novembre et j’ai rencontré Pascal en devenant bénévole pour la course de la Saint-Valentin comme lui, nous avons partagé la même chambre, les mêmes délires, et j’en suis à progresser sur les courses de 10km d’une minute chaque fois. Un mois plus tard, je cours les 5km en duo avec Chloé sans plaisir mais avec un podium, puis je découvre enfin le triathlon à l’occasion du Super Sprint organisé par Athletic Cœur de Fond. Sur la deuxième photo, j’ai rejoint ACF depuis ce premier triathlon XS au mois de mars 2019, je m’entraîne en tant que triathlète et j’ai à mon actif trois triathlons longue distance en 2021, mais par-dessus tout je suis venue passer un week-end en amoureuses avec ma coureuse hors-pair dont je partage la passion, les résultats, le moindre entraînement pour s’encourager à deux. Je prends du plaisir dans tout ce que je fais, un plaisir fou à chaque fois, je m’estime chanceuse, tellement heureuse d’avoir trouvé cette personne qui respire la même joie, ce bel enthousiasme. Peut-être me fallait-il patienter ces trois longues années avant de la rencontrer, ne serait-ce que pour attirer son attention enfin et me montrer plus rassurante, c’est qu’elle me donne envie de l’être chaque jour un peu plus et de devenir cette meilleure part de moi vers laquelle je tends. C’est forte d’un élan nouveau et de souvenirs ensoleillés par milliers que je retourne sur la piste dès lundi midi, lendemain de notre sortie sur les collines de Nice avec les trois clubs réunis, et parce que nous avons couru ensemble dans mon stade de 300m je choisis d’y retourner pour une séance de fractionné de plus en plus court, je me sens en forme plus que jamais, transportée. Le lendemain, je double la distance d’échauffement pour courir jusqu’au stade de 400m prête à m’essouffler sur un fractionné long, le vigil à l’entrée m’informe que j’ai un quart d’heure seulement avant l’arrivée des scolaires, c’est parfait pour assurer la séance de 3x1000m à fond. Et puisque j’ai déjà visité deux de mes trois stades, je profite de la séance relax du mercredi pour m’entraîner sur le petit stade de la rue Championnet avec son église et ses arbres, il fait 250m et contrairement à ma séance de la veille, seule sur la piste, je suis entourée d’une dizaine de coureurs et d’un public de parents venus assister à l’entraînement de foot de leur progéniture, l’ambiance est printanière, ou alors c’est l’été dans ma tête qui se dilue dans la météo hivernale. Un mois tout pile que je ne suis pas retournée à la chorale, depuis le week-end au château de Presles, nous avons logiquement gagné une demi-heure d’ensoleillement depuis donc et le chat dans ma gorge s’est dissipé, nous chantons Over the Rainbow pendant quasi toute la répétition. Il ne me reste plus qu’à honorer ma première séance de natation pour me laisser glisser vers la fin de la semaine et le timide retour du soleil sur la capitale pour y adoucir les températures.