L’hiver s’est installé, celui que je redoutais de passer, et je me rends compte que je viens de passer les deux mois les plus doux de l’année, ou plutôt samedi matin cela fera pile deux mois, le matin de Noël comme si cela aurait pu être un autre jour avec elle, mon premier Noël français. Elle m’a fait remarquer que j’ai une semaine d’avance sur notre plan d’entraînement, nous profitons donc de notre semaine de vacances ensemble pour reprendre les séances sur lesquelles je me suis échinée toute seule, à commencer le fractionné court dans mon stade près des puces, dont elle veut connaître le périmètre de la piste et elle a raison, la piste fait 300m et pas 400m. C’est parti pour 6x500m, la moitié du stade est ensoleillé, il n’y a personne d’autre que nous. Elle m’a offert The Loneliness of the Long-distance Runner dans une collection dont elle ne se doute pas que j’ai gardé de mes études une bibliothèque, une Maison d’édition allemande basée à Stuttgart, Reclam, son exemplaire est d’ailleurs traduit de l’anglais vers l’allemand. Dans trois jours c’est Noël, je connais de ces festivités la veillée uniquement selon la tradition allemande où les cadeaux sont offerts le soir avant le dîner, le lendemain tout est quasi fini. Pour l’occasion, d’une part je n’ai plus vraiment fêté Noël ces dernières années, de l’autre j’ai toujours entendu parler du Noël français par mes amies qui n’en dormaient pas de la nuit, d’excitation, je profite de mon temps libre pour vadrouiller dans Paris à l’affut de mes adresses. J’ai envie que ce soit plus que parfait, à l’image des dernières semaines pour nous fêter, j’aimerais faire mes preuves aussi dans une famille qui me connaît assez peu et m’accepte déjà, j’ai le souhait de chérir autant que je suis chérie et croire dans ce miracle fou qu’est l’amour, je me projette dans les mois qui viennent avec autant de délectation que dans mon bassin chauffé, notre week-end à Nice et le carnaval de Köln, l’arrivée du printemps avec le chant des oiseaux. L’émotion me gagne comme jamais lorsque je vais au cinéma, à croire que je me pose un peu, je pleure en sortant de West Side Story parce que je me projette à outrance alors que le sujet pourrait tout aussi bien me rappeler la quatrième saison d’Orange is the New Black avec le racisme latent entre les communautés de femmes incarcérées dans une prison paumée de NY. Je lis aussi Le Secret de Morgane Ortin, qui me rappelle beaucoup la première discussion que j’ai eue avec elle durant une après-midi entière, le monde pouvait bien s’écrouler autour de nous, nous nous étions aperçues que notre histoire de famille était similaire, sans hasard aucun.
Tout va bien se passer Isabelle , très bonnes fêtes de fin d’année et merci pour ces textes que je prends toujours un réel plaisir à lire
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Merci infiniment ! Très belles fêtes de fin d’année, cher Patrick !
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