sur la rue de murnau j’ai croisé un sapin
tout droit sorti des ténèbres il semblait miauler
submergé jusqu’aux pointes par la rosée givrée 
comme si la source de l’hiver prenait racines 
à ses pieds 
sous la forme d’un long manteau blanc
auquel d’un bond il aurait voulu s’échapper
sur mon attelage à sa demande j’ai hissé
le conifère qui s’est ébroué avant de
lécher une par une ses longues aiguilles
persistant
dans l’idée qu’il avait mieux à faire que rester
et résister seul à la nuit noire et au vent
même les loups merveilleux nous ont laissés passer
quand il t’a vue mon arbre de joie s’est empourpré
rouge sang 

Photo : Vassily Kandinsky, « Almost submerged », 1930.
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