En découvrant le bassin de la piscine Georges Hermant à ciel ouvert, un doux frisson de plaisir m’a parcouru, surtout que les lignes de nage n’étaient pas divisées au milieu comme je l’avais constaté un soir de grande affluence, on pouvait nager sur 50m. Dix jours que je n’avais pas nagé en bassin, depuis ce dernier vendredi midi où la caissière m’a fait entrer gratuitement parce qu’elle était à cours de monnaie et de très bonne humeur, à quelques heures de ses congés. Comme d’habitude, je me suis mise à l’eau dans la ligne réservée aux nageurs confirmés et comme d’habitude, j’ai mis en route le chrono en commençant à nager. Je n’avais pas atteint les 50m de ma première ligne que je me suis fait doubler par un nageur, ce qui ne m’arrivait évidemment pas pour la première fois depuis que je me suis mise à nager le crawl il y a quatre mois. Un deuxième nageur m’a doublée sur les cent mètres suivant, puis un troisième a fait sa culbute avant que je ne reparte dans la ligne. Sur le coup, j’ai eu un gros moment de doute, j’ai changé de ligne d’eau pour ne pas gêner les nageurs plus rapides.
Est-ce qu’à force de nager seule depuis la fin de la saison d’entraînement en natation, j’aurais pris de mauvaises habitudes qui entravent ma progression voire me font régresser ? Autre doute, la température de l’eau à Chantilly sera de 20 degrés et je pars par la vague de 8h30, la combinaison est plus que recommandée dans ce cas de figure. Or j’ai nagé une seule fois en testant ma nouvelle combinaison, étant donné les récentes chaleurs, je m’étais accommodée avec l’idée de nager en trifonction, comme pour le triathlon de Paris. Jusqu’ici j’avais donc évité de m’encombrer avec la gestion des transitions. Ce n’était que partie remise, il me reste trois séances en eau libre devant moi pour tester l’enfilage et le retrait de la combinaison pour ne pas me laisser surprendre le jour J.
Dernière inconnue. N’ayant pas réservé d’hôtel la veille de l’épreuve, je prévois de me rendre sur place le dimanche aux aurores, avec un premier trajet à effectuer d’une dizaine de kilomètres jusqu’au château pour arriver une heure et demie avant le départ. Je me demande encore pourquoi je me suis inscrite à cette épreuve pour laquelle arriver à la ligne de départ me paraît déjà relever de la compétition de haut niveau, surtout un dimanche matin.