J’ai passé hier les tests de sélection CQP IF, autrement dit la dernière phase de qualification pour être admise à la formation de coach sportif car oui, j’ai décidé de relever ce nouveau défi. Lorsque j’ai reçu le mail, j’avais d’abord cru à une erreur de casting et l’idée a fait son chemin. Les entretiens et l’intense séance de fitness se sont déroulés durant toute la journée en plein cœur de Barbès, je me serais presque crue dans le film Fame, et c’était d’autant plus excitant que le jury était exclusivement féminin, cinq italiennes tout sourire face à la future promotion. Rien n’est joué, résultats mercredi. Mais jusqu’ici l’aventure en valait la peine parce que cet imprévu dans ma vie a donné ce petit supplément de piment à mon entraînement et mes journées qui ne manquaient pourtant pas d’intensité, comme souvent tout arrive en même temps, j’arrivais à la fin de la période d’affutage pour me tester sur les premiers triathlons XS de mars. Pendant ce temps, les répétitions de chorale et de pupitre avançaient tambour battant vers nos trois premiers concerts du printemps, à commencer par ceux autour de la Journée internationale des droits des femmes, et dans ce contexte je suis allée voir au Louxor Sois belle et tais-toi, l’exceptionnel documentaire réalisé par Delphine Seyrig en 1975 à Paris et 1976 à Los Angeles avec Jenny Agutter, Maria Schneider, Jane Fonda et tant d’autres femmes actrices et engagées. Au début du film, la réalisatrice leur pose à toutes la même question, aurais-tu eu la même vie si tu avais été un homme, et les langues se délient, beaucoup auraient choisi autre chose que faire l’actrice et jouer des rôles de pute ou de mère pour plutôt mettre en scène, écrire et réaliser. Jane Fonda, absolument sublime débarrassée de tout maquillage et de toute censure, avoue que lors des fameux castings où l’objet femme était examiné sous toutes les coutures, on lui a suggéré de se teindre en blonde et de casser sa mâchoire pour offrir des joues plus creusées, l’actrice n’a jamais subi cette opération mais a commencé par obéir au dictat de la blondeur. On demandait encore dans les années 70’ aux actrices de 40 ans de jouer des adolescentes effarouchées de 16 ans et bien évidemment à 50 ans, il n’y avait plus d’actrices, que des acteurs. Le documentaire est très drôle, la salle était hilare, ce qui n’empêche pas la prise de conscience. Sans toutes ces femmes, et tant d’autres partout dans le monde et ailleurs que dans le cinéma, la parole féminine jamais ne serait aussi libre aujourd’hui sur les sujets de discrimination et d’environnement aussi parce que la violence concerne l’humain autant que la planète polluée. Je suis fière de chanter dans une chorale militante et d’avoir la chance aujourd’hui de m’aligner sur des courses longtemps réservées à des hommes, vous n’êtes pas sans savoir que jusqu’en 1972, il était interdit aux femmes de courir un marathon car incapables de réaliser cet exploit. Soyons fiers et mobilisés dans une époque où rien n’est acquis et où tout reste encore possible.
Photo : Séance spéciale au Louxor autour du documentaire de Delphine Seyrig, "Sois belle et tais-toi", 1977.
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Beautiful
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Thank you 🙏
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Welcome
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