J’aime la lumière du samedi matin chez moi, joyeuse et réconfortante, elle me transporte au réveil, me rappelle à quel point je me suis couchée épuisée la veille, je ressuscite avec elle et la suis partout, toute la journée, je la rattrape sur mes stades, elle nage au-dessus de moi, je roule. Dans l’escalier, je croise mon voisin préféré qui me confie son impression de grimper dans un phare chaque fois qu’il monte nos étages tant les marches sont raides, sa riche idée m’inspire. Mon premier triathlon maison de l’année, je fais le tour de mes trois stades sur 9km, je roule 20km vers et depuis Molitor au soleil et je constate que les travaux ont avancé porte Dauphine, enfin je nage 1950m sous ma méduse préférée, Medousa, dont je suis la visite après ma séance, j’en apprends toutes les mensurations, 235kg la belle demoiselle, réalisée en cordes de piano. Je repars alors que la lumière décline en accordant tous les tons de rose à mon humeur du jour. L’année dernière à la même époque, ma lettre était retenue et je participais à mon étonnement à la seizième saison de l’Amour est dans le pré, non pas que je n’étais pas ravie d’être choisie, mais je ne suis toujours pas certaine d’avoir réalisé que je risquais de passer à la télé, j’ai écrit. J’écris et je continuerai à écrire dès que cet élan du cœur m’y pousse, comme en ce moment et parce qu’un trop plein d’émotions m’envahie dont je n’ai jamais su quoi faire sinon de le coucher par écrit sans chercher à décortiquer, rien que les faits, en essayant d’être au plus près, le plus fidèle possible, sincère sur ce que je ressens au moment où, fort et intense, je le ressens. Cette année, c’est moi qui fais matcher les profils à l’occasion de la course des Front Runners de Paris où j’officie en tant que Cupidon pour le 5km en duo, les coureurs et coureuses s’inscrivent sans savoir avec qui ils vont prendre le départ, j’avais trouvé trois critères en 2019, qui me permettent cette année encore de faire au mieux pour trouver aux inscrits la perle rare. Nous faisons le point avec mon jeune binôme Cupidon, l’échange téléphone se concentre essentiellement sur nos tenues respectives, j’approuve son choix d’un déguisement gladiateur, il me félicite pour l’audace de mon idée, j’espère ne pas flancher d’ici mon rendez-vous mardi. Un peu de changement ne fait jamais de mal et fera écho à ma drôle d’aventure l’année dernière. Je me souviens encore avoir passé une matinée entière, quatre heure aux bas mots, face à la glace à me maquiller, changer de tenue, d’accessoires, me plonger dans une quête de séduction. Suite au tournage de l’émission, j’avais repris mon texte sur le genre parce que cette expérience d’un speed-dating face caméra avait fait bouger les lignes en moi, comme une nouvelle inspiration, j’avais pris plaisir à échanger plusieurs mois après sur l’épisode avec l’agricultrice. Une dernière petite sortie dominicale, mais alors toute petite, pour être certaine de devancer le grand champion Nicolas et faire honneur au défis lancé par les gars du club, je suis la seule fille et je mène la danse mais pas pour longtemps, la semaine prochaine je récupère mon vélo et je prends prétexte de la moindre éclaircie pour sortir rouler, tant j’ai pris de plaisir hier au soleil. Vivement le week-end prochain, qu’il soit partagé, je pense à elle et je sais qu’elle pense à moi.